Mutuelles: l’ancien président de la MGPAP, Abdelmoula Abdelmoumni, écroué

Abdelmoula Abdelmoumni, ancien président de la MGPAP.

Le juge d’instruction à la Chambre des crimes financiers de la Cour d’appel de Rabat a ordonné, vendredi dernier, le placement en état de détention de l’ex-président de la Mutuelle générale du personnel des administrations publiques (MGPAP), Abdelmoula Abdelmoumni, ainsi que deux autres fonctionnaires, tous poursuivis dans une affaire de dilapidation de deniers publics.

Le 24/03/2024 à 13h20

L’affaire de la MGPAP connait un nouveau rebondissement judiciaire. Huit personnes ont été présentées, vendredi 22 mars, devant le procureur général près la Cour d’appel de Rabat. Ce dernier a opté pour une instruction de cette affaire. Après comparution devant le juge d’instruction, 3 mis en cause, dont l’ancien président de la mutuelle, Abdelmoula Abdelmoumni, ont été écroués à la prison d’El Arjate sur décision du juge. Trois autres suspects, un chef d’entreprise, un ancien directeur de la mutuelle et un conseiller de Abdelmoumni, seront poursuivis en état de liberté provisoire.

L’affaire a fait l’objet d’une enquête approfondie par les éléments de la Brigade régionale chargée des crimes financiers, et ce, suite à une plainte déposée par le président en exercice du conseil d’administration de la MGPAP, Ibrahim El-Othmani.

Ce dernier accuse son prédécesseur d’avoir détourné des fonds publics, outre l’abus de confiance et la falsification de documents officiels et coutumiers.

Abdelmoula Abdelmoumni doit répondre des irrégularités constatées pendant son mandat, pour la période de 2010 à 2019, en lien avec sa gestion d’un certain nombre de marchés, notamment celui relatif aux services de santé complémentaires, baptisé «Ach-chamil», lancé en 2018 au profit de près de 400.000 adhérents, et dans lequel l’ancien président de la MGPAP est soupçonné d’avoir dilapidé une somme de 40 millions de dirhams.

Rappelons que Abdelmoula Abdelmoumni avait été destitué de ses fonctions à la tête de la MGPAP en octobre 2019 suite à une décision commune signée par le ministre de l’Emploi, Mohamed Yatim, et celui de l’Économie et des Finances, Mohamed Benchaâboun.

Un communiqué du ministère de l’Emploi avait expliqué que cette décision s’est imposée suite aux «nombreuses infractions et irrégularités de gestion ayant entaché le fonctionnement de la mutuelle», ainsi qu’«aux dommages causés aux droits et aux intérêts des adhérents».

Par Ayoub Khattabi
Le 24/03/2024 à 13h20