Meurtre crapuleux à Imlil: voici comment les deux victimes scandinaves ont passé leurs derniers jours

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Revue de presseKiosque360. Alors que l’enquête est toujours en cours, trois suspects ont été appréhendés et mis en détention préventive. Voici ce qui s’est passé durant les derniers jours de la vie des deux victimes.

Le 19/12/2018 à 20h46

Le crime odieux qui a bouleversé toute la région d’Imlil, dans les environs de Marrakech, et mobilisé les services de sécurité, est loin d’avoir livré tous ses secrets.

Certes, ses trois présumés auteurs, l'un originaire de Marrakech et les deux autres de Safi, ont été arrêtés et mis en détention préventive moins de 48 heures après le crime, mais l’affaire n’est pas encore totalement élucidée, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison de ce jeudi 20 décembre.

Le BCIJ, qui relève de la DST, est parvenu, mardi dernier au matin, en étroite coordination avec la Gendarmerie royale et de la Sûreté nationale, à arrêter le premier suspect à son domicile, dans le quartier de Sidi Youssef Ben Ali, à Marrakech. Ses deux complices ont été arrêtés un peu plus tard dans la journée. 

Le journal a pu reconstituer le déroulement des évènements depuis l'arrivée, à Marrakech le 10 décembre dernier, des deux touristes scandinaves, amies et étudiantes dans des universités danoises, et toutes deux férues d'agriculture solidaire, de voyages culturels et d’alpinisme.

Les deux étudiantes sont arrivées parmi un groupe de cinq touristes et se sont d'abord installées dans un petit hôtel à Jamaâ El Fna. Le lendemain, mardi 11 décembre dernier, vers la mi-journée, le groupe s’est dispersé.

Trois jeunes femmes se sont dirigées vers Essaouira avec leur équipement de surf et les deux victimes se sont éclipsées quelque temps avant de revenir à l’hôtel en compagnie de trois jeunes hommes qu’elles ont rencontré dans la ville.

Les trois jeunes filles sont retournées à l’hôtel pour prendre leurs affaires de trekking alors que les jeunes hommes les attendaient dehors.

Le petit groupe s’est ensuite mis en route, en fin d’après-midi, vers la région d’Imlil pour se lancer dans l'escalade du mont Toubkal. Depuis, les deux jeunes filles n’ont plus donné signe de vie, jusqu’à la découverte de leurs corps inertes. Elles ont été assassinées atrocement près du lieu dit Shamharouch.

D’après les premiers éléments de l’enquête, il était clair que les deux jeunes touristes et leurs compagnons sont arrivés sur place à une heure tardive, la nuit du crime, et ont dressé leur tentes, la leur et celle de leurs trois compagnons, l’une près de l’autre.

Selon le quotidien Al Akhbar qui reprend également ce sujet dans son édition du même jour, c’est grâce aux caméras installées dans une auberge dans la région d’Imlil, à dix kilomètres non loin de là, que les enquêteurs ont pu identifier les trois suspects. Dans les enregistrements de ces caméras, les jeunes hommes avaient eu, en effet, une attitude suspecte car ils avaient précipitamment quitté les lieux très tôt, à 3 heures 45 lundi, le jour de la découverte des corps des victimes.

Selon la version publiée par le journal, les deux jeunes femmes sont arrivées dans la zone d’Imlil durant la journée de samedi et ont passé la nuit dans une auberge avant de reprendre, le lendemain dans l’après-midi, le chemin de Shamharouch.

Al Akhbar nous informe par ailleurs qu'une équipe d'enquêteurs danois et norvégiens, d'où sont originaires les deux jeunes filles qui étaient âgées de 24 et 28 ans, se sont rendus sur les lieux pour suivre de près le déroulement de l’enquête, conjointement menée par le BCIJ, la police et la Gendarmerie royale.

Par ailleurs, en se rendant à l’hôtel où étaient logées les deux victimes, et auquel elles avaient confié le reste de leurs affaires, les enquêteurs sont tombés sur un enregistrement datant de 48 heures avant le meurtre, où elles figuraient en compagne du jeune marrakchi dans un café de la ville.

C’est cet enregistrement qui a permis son arrestation et, par la suite, celle de ses complices, conclut le journal.

L’enquête suit son cours.

Par Amyne Asmlal
Le 19/12/2018 à 20h46