En progression par rapport à l’année 2023, les plaintes et requêtes enregistrées par l’institution du Médiateur du Royaume ont, dans 87 % des cas, porté sur des questions relevant de l’administration (2.325 dossiers, incluant notamment le ministère de l’Intérieur), du secteur des finances (1.761 cas) et du foncier (926 cas). Le domaine du tourisme a également fait l’objet de plusieurs saisines.
Ces données ont été rendues publiques par M. Hassan Tariq, Médiateur du Royaume, lors d’une conférence de presse tenue à Rabat le 24 juillet. Il a notamment précisé que l’institution avait été saisie de plaintes liées au programme gouvernemental Forsa, dédié à l’accompagnement des jeunes porteurs de projets.
Lancé par le gouvernement dans une logique de soutien à l’entrepreneuriat, Forsa vise à encourager la création d’activités génératrices de revenus à travers un dispositif combinant accompagnement personnalisé et financement, dans le but de dynamiser le tissu économique national et de lutter contre le chômage.
Lors de son intervention, Hassan Tariq a souligné que les plaintes reçues par l’institution «sont étroitement liées à la vie sociale et reflètent, pour beaucoup, la nature de la relation entre le citoyen et l’administration».
Le rapport 2024 révèle par ailleurs que seules onze demandes de résolution à l’amiable ont été soumises au Médiateur au cours de l’année, portant sur des problématiques variées. Dans certains cas, l’intervention de l’institution a été déterminante. Le Médiateur a ainsi joué un rôle central dans le dénouement du conflit opposant le gouvernement aux étudiants en médecine, en grève pendant plusieurs semaines.
Fort de cette réussite, Hassan Tariq a lancé un appel aux administrations comme aux citoyens, les invitant à recourir davantage aux mécanismes de médiation à l’amiable, perçus comme un levier efficace pour apaiser les tensions et restaurer la confiance entre l’administration et les usagers.
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Hassan Tariq a reconnu que le nombre de plaintes enregistrées — environ 8.000 en 2024 — demeure relativement «faible» au regard de l’ampleur des défis auxquels font face l’administration publique et la société marocaine. Ce chiffre, a-t-il souligné, ne saurait refléter l’ensemble des dysfonctionnements ressentis par les citoyens dans leur relation avec les institutions.
Le rapport révèle également une répartition genrée des réclamations: les hommes arrivent en tête avec 4.994 plaintes déposées, contre 1.632 pour les femmes.
Soucieuse de mieux répondre aux attentes des Marocains, l’institution du Médiateur ambitionne de mettre en œuvre une nouvelle stratégie dans les mois à venir, orientée vers une plus grande accessibilité, une meilleure réactivité et un renforcement du rôle de médiation dans la résolution des litiges administratifs.








