Les services du ministère de l’Intérieur à M’diq ont frappé fort en décidant, lundi soir, d’interdire la tenue d’un mariage grandiose dans une villa de la commune rurale d’Allyine, près de Tétouan. La décision administrative est tombée après la remontée de plusieurs rapports de renseignements faisant état de la participation de chanteurs célèbres, de personnalités influentes et de notables de la région du Nord, écrit le quotidien Al Akhbar dans son édition du mercredi 27 août.
Les autorités ont vu dans cette organisation de noces spectaculaires une possible réédition du «scandale du mariage de Moussa à Nador», qui avait éclaté peu avant et s’était soldé par des enquêtes, des sanctions disciplinaires et la mise en cause de hauts responsables de la gendarmerie et d’autres institutions.
Selon des sources locales citées par Al Akhbar, les autorités d’Allyine ont remis par écrit l’ordre d’interdiction au représentant du propriétaire de la villa. Elles ont relevé plusieurs violations, dont la transformation illégale du domaine privé en salle des fêtes, l’installation de chapiteaux géants et la mise en place d’équipements destinés à des cérémonies de grande ampleur, le tout sans aucune autorisation préalable et en dehors du cadre légal.
Malgré la présence d’un avocat du barreau de Tétouan et d’un huissier de justice venus constater les faits, les autorités locales ont exigé le démontage immédiat des installations, allant jusqu’à menacer de saisir le matériel en cas de refus, peut-on lire.
Les tentatives de médiation entreprises par certains intermédiaires sont restées vaines. Les organisateurs avaient proposé de réduire l’envergure de la fête, de limiter le nombre d’artistes et d’invités et de renoncer aux feux d’artifice ou aux tirs de fusil de chasse, pratiques parfois observées lors de mariages huppés au Nord du Royaume.
La famille concernée, celle d’un notable local bien connu, n’a pas digéré la décision. Elle a dénoncé ce qu’elle considère comme une ingérence injustifiée dans une célébration privée, affirmant que la réception était destinée aux proches et amis et n’avait pas à être assimilée à une fête clandestine.
Elle menace désormais de saisir la justice et de réclamer plusieurs millions de dirhams de dédommagements pour rupture de contrats passés avec des artistes de renom, des traiteurs et des sociétés spécialisées, peut-on encore lire.
Selon Al Akhbar, le suivi du dossier a été assuré de près par des responsables de haut niveau au sein du ministère de l’Intérieur, de la gendarmerie royale et des services de renseignement. L’objectif est d’éviter un nouveau dérapage comparable à celui de Nador, marqué par des comportements jugés incontrôlables qui avaient coûté leur poste à plusieurs cadres sécuritaires.







