Le scandale a éclaté le 23 novembre 2023, quand la Brigade régionale de la police judiciaire (BRPJ, antenne régionale de la BNPJ) a arrêté 11 personnes à Taza pour leur implication dans le détournement du matériel médical de l’hôpital public Ibn Baja vers des cliniques privées.
Le verdict est tombé aux premières heures de ce mercredi. Ainsi, le directeur de l’hôpital Ibn Baja a écopé de 4 ans de prison ferme assortis d’une amende de 30.000 dirhams. La même peine d’emprisonnement a été infligée au responsable des moyens logistiques de l’hôpital en plus d’une amende de 10.000 dirhams.
Deux fonctionnaires et un infirmier du même établissement ont écopé chacun de 18 mois de prison ferme et 10.000 dirhams d’amende. Le responsable de la sécurité de l’hôpital s’en tire, lui, avec 8 mois de prison ferme et 2.000 dirhams d’amende, contre 3 mois de prison ferme et la même amende pour un fonctionnaire et un technicien.
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Les trois médecins qui géraient des cliniques privées ont été condamnés chacun à 3 mois de prison ferme et 2.000 dirhams d’amende.
Tous les prévenus ont également été condamnés à payer, solidairement, des dommages et intérêts de l’ordre de 400.000 dirhams au ministère de la Santé et de la Protection sociale, alors que le matériel médical a été saisi.
Cette affaire a été élucidée grâce à des informations fournies par la Direction générale de la surveillance du territoire national (DGST). Les prévenus falsifiaient des documents administratifs pour céder des équipements médicaux comme étant hors service ou obsolètes alors qu’ils étaient en bon état. Ces équipements étaient par la suite transférés dans des cliniques privés.
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Les 11 prévenus ont été poursuivis pour vol, abus de confiance, détournement de fonds publics et corruption. Les perquisitions menées dans les domiciles et les cliniques privées des suspects ont permis de saisir une dizaine d’équipements et appareils médicaux, ainsi que d’autres articles, dont des ustensiles, des lits, des écrans, des climatiseurs, des imprimantes et des ordinateurs.
Au vu de la gravité des méfaits, le parquet de Taza avait décidé de transférer leur dossier à la chambre des crimes financiers près la cour d’appel de Fès.