À près d’un mois de la rentrée scolaire, des dysfonctionnements à propos de l’édition et de l’impression des livres et manuels scolaires qui seront utilisés cette année sont dénoncés par les éditeurs, alors que 2.600 établissements pionniers dans le Royaume commencent à peine à recevoir leurs lots de ces fournitures.
Assabah de ce lundi 5 août indique que des imprimeurs expriment leurs craintes, après la réception par différents établissements de manuels imprimés en France, en Espagne et en Allemagne, ce qui est qualifié aujourd’hui de contradiction avec les directives des pouvoirs publics, qui ont mis en place des conditions qualifiées de restrictives pour l’édition de ces livres, au niveau local.
Selon le quotidien, des imprimeurs dénoncent les agissements de certaines petites entreprises, qui ne disposent pour la plupart que d’une petite librairie et qui ont bénéficié de marchés publics, ouverts dans le cadre du programme expérimental des manuels unifiés.
Ceux-ci seront principalement utilisés par les écoles pionnières, dans trois matières: l’arabe, le français et les mathématiques.
Ces mêmes imprimeurs, explique Assabah, dénoncent aussi le fait que certains critères, imposés dans le cadre de l’appel d’offres relatif à l’édition de ces manuels, limitent le nombre d’imprimeurs qualifiés au niveau national à deux seulement.
En conséquence, l’entreprise qui a finalement remporté ce marché a décidé de recourir à des imprimeurs installés à l’étranger, qui, de surcroît, ont dû être payés dans leur monnaie locale et à l’avance.
Les détracteurs de cette option considèrent qu’il s’agit là d’une sortie de devises du pays, qui peut largement être évitée.
La somme de près de 90 millions de dirhams, payée en devises pour l’impression des manuels unifiés, aurait pu être économisée en ayant recours à l’impression au Maroc, surtout que le marché national dispose d’opérateurs suffisamment équipés pour s’acquitter de cette mission.
D’ailleurs, c’est là une tendance que l’on constate même à l’étranger, où l’édition locale des manuels scolaires est utilisée comme un moyen de soutenir ce secteur vital, écrit Assabah, permettant ainsi d’éviter que les opérateurs nationaux ne disparaissent, dans ce contexte économique difficile.
Selon les imprimeurs marocains, le pays dispose d’un nombre suffisant d’opérateurs, dont plusieurs ont investi plusieurs millions de dirhams pour s’équiper. Il serait donc plus judicieux de leur ouvrir la porte, afin de participer à ces programmes importants, ceux des écoles pionnières, comme ceux des manuels unifiés.