Malades mentaux: des «bombes à retardement» dans les rues de Casablanca

DR

Revue de presseKiosque360. Livrés à eux-mêmes, faute de prise en charge, de nombreux malades mentaux déambulent dans les rues de la ville. Leurs réactions étant imprévisibles, ils peuvent présenter un danger pour autrui.

Le 06/10/2019 à 18h58

En parlant de «bombes à retardement» pour faire allusion aux malades mentaux déambulant dans les rues de la Métropole, le quotidien Al Massae, dans son édition du lundi 7 octobre, en fait peut-être un peu trop. Il n’en reste pas moins que, d’après le quotidien et malgré les mises en gardes qui n’ont d’ailleurs cessé d'être lancées ces dernières années, le phénomène prend des propotions de plus en plus inquiétantes.

Ces personnes, dont le nombre augmente d’année en année, présentent, en effet, un «danger réel» pour la sécurité des citoyens, estime Al Massae. On ne peut en effet, explique le quotidien, prévoir leurs réactions. Malgré cela, poursuit Al Massae, les autorités compétentes ne semblent nullement préoccupées. Elles se contentent de laisser faire, faisant semblant d’ignorer le problème.

Si ces personnes se retrouvent aujourd’hui dans la rue, explique le quotidien, c’est que leurs familles, qui se trouvent le plus souvent en situation de précarité, sont livrées à elles-mêmes et n’arrivent plus à prendre soin d’elles. Impuissantes, elles les laissent quitter le domicile familial pour aller déambuler dans les rues de la ville. Citant une habitante de la capitale économique, le quotidien affirme que «les autorités publiques sont responsables de cette situation. Elles doivent trouver un refuge ou, selon les cas, un lit d’hôpital pour ces personnes».D’après la même source, «ce sont, après tout, des malades et ils doivent être traités comme tels. Les autorités locales et le gouvernement doivent trouver une solution à leur situation». Le quotidien, citant toujours cette même source, estime que «ces personnes peuvent constituer un danger pour autrui. Elles peuvent réagir, en effet, d’une manière imprévisible et violente quand une personne passe à côté d’elles».

Citant d’autres «voix», le quotidien affirme que les autorités publiques ont déjà été mises en garde quant à cette situation au moment de la fermeture, par l’ancien ministre de la Santé, du «mausolée Bouya Omar». Ces «voix», tout en insistant sur le caractère positif de cette décision eu égard aux traitements qu'y subissaient les pensionnaires, ont néanmoins fait observer que ce sont les familles des concernés qui allaient, in fine, pâtir de cette décision.

Les autorités publiques ont, de même, été alertées quant au devenir incertain des malades mentaux dont les familles sont dans l’incapacité de les prendre en charge. Ce qui s’est passé après a finalement donné raison à ces «voix», puisque ces mêmes familles ont, aujourd’hui, été contraintes de confier leurs proches malades à la rue.

Sur un tout autre plan, le quotidien estime que la présence massive de malades mentaux dans les rues de Casablanca affecte également l’esthétique de la ville. Ces derniers viennent, en effet, se joindre, dans les artères de la Métropole, à la cohorte des mendiants qui squattent pratiquement tous les feux rouges.

Par Amyne Asmlal
Le 06/10/2019 à 18h58