Décrété le 20 mars 2020 en réaction à la prolifération de la pandémie du coronavirus et régulièrement prolongé, depuis, tous les mois en Conseil de gouvernement, l’état d’urgence sanitaire a de nouveau été prolongé. Ainsi en a décidé le gouvernement, à l’issue de son conseil hebdomadaire, tenu ce jeudi 26 mai. L’état d’urgence sanitaire est ainsi maintenu jusqu’au 30 juin prochain, et tout porte à croire qu’il le sera même au-delà.
Cette décision intervient alors que les mesures d’allègement des dispositions adoptées par le Maroc se suivent, à la faveur de l'amélioration de la situation sanitaire et de la baisse notable des cas de contamination au Covid-19. Mais rien n’indique que cette décision ne sera pas reconduite après le 30 juin. En cause, la persistance de la menace pandémique, même si des pays, comme le Brésil, pourtant lourdement impacté par le Covid-19 par le passé (662.000 morts), ont déjà officialisé sa levée.
Pour le Dr Tayeb Hamdi, juriste, médecin et chercheur en systèmes et politiques de santé, l’état d’urgence relève davantage de considérations juridiques même si les éléments d’appels sont sanitaires. Il permet aux autorités et à ses représentants (walis, gouverneurs, pachas, caïds) de prendre les mesures idoines pour faire face à l’évolution de la pandémie du Covid-19 et faire respecter les mesures prises par les autorités compétentes. Cela, sans en référer au Parlement notamment, avec les lourdeurs qu’un tel procédé induit.
Pour le Dr Hamdi, en effet, même s’il est très peu probable que des événements majeurs ou inattendus puissent survenir les semaines et les mois à venir s’agissant de l’évolution de la pandémie, il faudra tout de même s’attendre à une recrudescence des cas en novembre et décembre prochain avec, peut-être, l’émergence d’un nouveau variant.
Nous ne sommes donc pas pour autant à l’abri et personne ne peut être sûr de ce que l’avenir nous réserve. L’état d’urgence sanitaire permet ainsi aux autorités de réagir rapidement à toute nouvelle éventualité. Le risque, même s'il est minime, que représente désormais la propagation de la variole du singe, dite Monkeypox, plaide aussi pour le maintien de l'état d'urgence.
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Dans tous les cas, la vie sociale a repris son cours normal à la faveur de la série d’allègements entrepris par les autorités et dont le dernier en date a été la suppression de la double obligation pass vaccinal et test PCR pour accéder ou quitter le territoire national.
«Il y a une levée de facto de l’état d’urgence, mais il faut rester vigilant au vu du relâchement total quant aux mesures de prévention tel la vaccination (3 doses), le port du masque ou les regroupements en lieux clos», prévient ce médecin.