Un coup de filet sécuritaire d’envergure a mis au jour les activités d’un réseau délinquant transnational piloté par des ressortissants marocains. Cette organisation, impliquée dans des systèmes d’escroquerie en ligne et de blanchiment d’argent, avait élu le Maroc comme base arrière et utilisait les présides occupés de Sebta et Melilla comme plaque tournante pour transférer des fonds.
Suite à la plainte d’un citoyen espagnol, les autorités espagnoles ont identifié deux Marocains comme les cerveaux présumés de l’opération, supervisant la fraude depuis le territoire marocain, rapporte Assabah dans son édition du vendredi 3 octobre.
Les forces de l’ordre de Sebta et Melilla ont interpellé plusieurs intermédiaires, désignés sous le terme de «mules». Leur rôle consistait à effectuer des retraits d’espèces, par montants fractionnés dans les guichets bancaires, avant de les convoyer vers le Maroc pour les remettre à d’autres complices, contre une commission.
Le réseau opérait en publiant de fausses annonces de vente de tabac sur les réseaux sociaux et plateformes numériques. Les victimes, dupées, effectuaient des virements bancaires vers des comptes d’intermédiaires locaux, mais ne recevaient jamais la marchandise. Les criminels retiraient ensuite les fonds en numéraire pour contourner les contrôles, puis les introduisaient au Maroc via des passages frontaliers fréquents ou en utilisant des applications de transfert d’argent difficiles à tracer.
La dangerosité de ce réseau résidait dans sa tactique : multiplier les opérations de faible montant. Cette méthode décourageait les victimes de porter plainte, permettant au réseau d’opérer longuement. Toutefois, l’accumulation de ces petites fraudes a fini par dévoiler l’existence d’une activité criminelle structurée à grande échelle. Les enquêteurs ont identifié à ce jour 66 victimes en Espagne et au Portugal, pour un préjudice financier global conséquent.
Les investigations espagnoles se poursuivent en coordination étroite avec les autorités marocaines. Cette collaboration laisse présager de nouvelles interpellations et la possible découverte d’infrastructures criminelles plus vastes.








