Interrogée par Le360, Amal Darid, directrice du centre de transfusion sanguine de la région de Casablanca-Settat (CRTS) tire la sonnette d’alarme et appelle les donneurs de sang à agir pour éviter une pénurie qui se profile dès septembre.
«La baisse du nombre de donneurs s’est accentuée durant la période estivale. Les stocks de sang sont à leur plus bas niveau. Cette situation est constatée dans les différents centres de transfusion sanguine du Royaume», explique la directrice du CRTS. De quoi se faire du mauvais sang, sans mauvais jeu de mot.
La docteure précise qu’en 2019, le nombre total de donneurs était de 334.510, soit une augmentation de 4% comparativement à 2018. En dépit de cette progression, elle dit craindre que ces chiffres ne soient pas atteints en 2022.
La période des vacances est un véritable casse-tête pour les collecteurs des dons de sang, caractérisée par la conjugaison de deux facteurs antagonistes compliquant davantage la situation. Il y a d’une part, la baisse sensible du nombre de donneurs pendant l’été pour cause de congé et d’autre part, l’augmentation de celui des accidents de la route avec son lot de blessés nécessitant des transfusions sanguines, détaille Amal Darid.
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«Face à l’absence d’un franc engagement de la part des citoyens, la situation risque de s’aggraver dans les prochaines semaines. Les familles, de retour des vacances, étant plutôt affairées par la préparation de la rentrée scolaire», rappelle le médecin. Casablanca, Fès, Meknès, Rabat et Marrakech sont les villes les plus exposées au risque de pénurie.
«La situation s’avère encore plus délicate à Casablanca, qui nécessite, à elle seule, jusqu'à 600 poches de sang par jour», note la docteure qui rappelle que l’Organisation mondiale de la santé recommande d’avoir un stock suffisant de sang qui couvre au minimum 7 jours de consommation et idéalement 12 jours.
Plusieurs initiatives ont été prises pour se prémunir de la raréfaction des poches de sang qui peuvent sauver des vies. «Le CRTS de Casablanca s’est mobilisé et s’est rendu aux complexes touristiques et a approché des associations de la société civile telles que celles des chauffeurs de taxis», rassure Amal Darid soulignant que cette initiative entre dans le cadre de sa politique de proximité, en allant vers les donneurs, qui devraient ainsi retrousser leurs manches pour donner un peu de leur sang.