Les restaurateurs spécialisés dans la cuisson de poisson, installés à l’entrée du port d’Agadir, ont décidé d’entamer un mouvement de protestation contre la commune.
En cause: l’avenir incertain du marché de la restauration de poisson, récemment réhabilité après d’importants travaux d’aménagement et de modernisation, indique le quotidien Al Akhbar dans son édition de ce jeudi 25 septembre.
Ce marché, bâti à l’emplacement de l’ancien site informel où travaillaient depuis des années les restaurateurs, a bénéficié d’un investissement de 27,4 millions de dirhams.
Étendu sur une superficie de 1,3 hectare, il comprend 117 restaurants, dont 78 avec terrasse au rez-de-chaussée et 39 à l’étage, ainsi qu’une grande esplanade, un espace barbecue, un coin lecture et des zones aménagées pour la détente.
L’objectif était d’offrir un espace moderne et mieux organisé, à la hauteur du potentiel touristique et gastronomique d’Agadir, a-t-on lu.
Or, malgré l’achèvement des travaux depuis plusieurs mois, l’ouverture du marché n’a pas eu lieu, écrit Al Akhbar.
Prévue initialement pour début septembre, elle a été reportée à cause de désaccords persistants entre les restaurateurs et la société de développement régional chargée de sa gestion.
Le litige porte principalement sur les critères de répartition des nouveaux locaux.
Lors d’une réunion organisée par la société gestionnaire, seuls les restaurateurs disposant d’anciens commerces bâtis en dur avant la démolition ont été conviés. Les autres, considérés comme informels car installés dans des structures légères, ont été exclus de la procédure, ce qui a provoqué une vive colère parmi une partie des professionnels.
Ces derniers dénoncent une démarche discriminatoire et craignent que l’on cherche à réduire le nombre de bénéficiaires pour réorienter une partie de l’espace vers d’autres activités commerciales, telles que la vente de fleurs ou de produits divers.
Une perspective qui, selon eux, remettrait en cause la vocation historique de ce lieu: la vente et la dégustation de poisson.
Les restaurateurs affirment également avoir appris que la commune d’Agadir et les autorités locales envisageraient de les transférer vers un autre emplacement, situé sur l’avenue Abderrahim Bouabid, au lieu de les installer dans le marché flambant neuf.
Une décision perçue comme une tentative de délocalisation forcée, qui les priverait de la visibilité et de l’attrait touristique du site du port, explique Al Akhbar.
Face à cette perspective, les restaurateurs ont organisé une première manifestation mercredi dernier devant la préfecture de l’arrondissement d’Anza, annonçant le début d’un mouvement de protestation escaladé pour obtenir l’ouverture immédiate du marché rénové et l’attribution des locaux aux bénéficiaires initiaux.
Selon les conditions fixées par la commission administrative, le loyer des locaux a été arrêté à 800 dirhams par mois, auxquels s’ajoutent 50 dirhams par mètre carré et par mois pour l’espace intérieur, ainsi que 30 dirhams par mètre carré et par trimestre pour l’utilisation de l’espace public extérieur (des terrasses).
Malgré ces barèmes, accessibles, la situation reste bloquée.
Pour les restaurateurs, il ne s’agit pas seulement d’une question de loyer, mais bien de transparence et d’équité dans la gestion.
Beaucoup redoutent que le marché, censé valoriser le patrimoine culinaire d’Agadir et renforcer son attractivité touristique, ne devienne, au contraire, un nouveau foyer de tensions.










