Les migrants subsahariens au Maroc s'inquiètent

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Une source gouvernementale dément que le Maroc ait conclu un quelconque accord avec l'UE privilégiant la reconduction des Subsahariens vers les frontières du pays, une fois que l’Europe les ait expulsés de son territoire.

Le 10/06/2013 à 07h58, mis à jour le 10/06/2013 à 07h58

Une dizaine d’associations de défense des migrants subsahariens installés au Maroc se sont déclarées préoccupées par le "sort" de ces derniers surtout, pensent-elles, au lendemain d’un "accord" sur la mobilité des personnes que l’Union européenne (UE) "a signé" avec le Maroc. Mais, une source gouvernementale contactée par Le360, a démenti que le Maroc ait conclu un quelconque accord privilégiant la reconduction des Subsahariens vers les frontières du pays, une fois que l’Europe les ait expulsés de son territoire.

"Nous sommes inquiets", a déclaré le responsable d'une des associations à Le360, estimant que le Maroc "a toujours été une terre d’hospitalité et d’accueil". Contactée par Le360, une source au ministère marocain des Affaires étrangères a tenu à préciser que le Maroc "n’a pas signé d’accord" mais a paraphé une "déclaration politique" sur la mobilité et la circulation des personnes en particulier les ressortissants marocains.

15.000 subsahariens illégaux

Selon des sources concordantes, il existerait actuellement sur le territoire national environ 15.000 subsahariens illégaux dont une partie vivrait dans le nord du pays, une région proche de l’Europe . La déclaration politique n’évoque en aucun cas explicitement ni l’expulsion des immigrés illégaux arrêtés en Europe vers le Maroc ni leur reconduite par le royaume vers les frontières d’où ils seraient rentrés sur le sol national, selon la source gouvernementale.

Cette déclaration générale, élaborée en accord commun, comporte quatre principaux axes: "les facilités d’octroi de visa pour des catégories précises de marocains, la protection des résidents marocains établis légalement en Europe, le lancement de projets socio-économiques dans les zones marocaines à forte émission de la main d’œuvre et enfin la lutte contre les réseaux d’immigration clandestine et de traite d’êtres humains".

Selon cette source au ministère des Affaires étrangères, le Maroc et l’UE vont entamer dans un "second round des pourparlers" pour aider le royaume à mettre en place un "système d’asile et de protection internationale". Rabat et Bruxelles ont lancé un Dialogue sur la migration, la mobilité et la sécurité dès 2006. Les inquiétudes des associations subsahariennes interviennent alors que se déroule à Rabat le procès de 21 clandestins sénégalais accusés d’avoir occupé le siège de leur ambassade pour protester contre leurs conditions de séjour au Maroc. Ces sénégalais sont poursuivis pour occupation illégale d’un bien immobilier appartenant à un Etat, outrage à un fonctionnaire et manifestation illégale. Le verdict dans cette affaire sera prononcé le 14 juin.

Selon le camerounais, Marcel Amiyeto, secrétaire général de l’Organisation démocratique des travailleurs immigrés au Maroc (ODT), la nouvelle constitution du royaume "consacre les droits des migrants". Oui mais sans porter atteinte aux droits des autres et sans désordre.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 10/06/2013 à 07h58, mis à jour le 10/06/2013 à 07h58