Le décès mardi dernier d’une touriste étrangère de 44 ans, mortellement blessée par une meute de chiens errants dans la commune d'El Argoub près de Dakhla, a remis au goût du jour la problématique que représente la gestion des animaux dangereux, mais elle a aussi rappelé que ce genre de drames arrive bien plus souvent que l’on pense. La preuve en est ce nouvel incident enregistré au lendemain du drame de Dakhla, mais à Tanger cette fois-ci. Un homme âgé a été grièvement blessé lors de l'attaque d’une meute de chiens dans le quartier Mesnana.
L’information est rapportée par Al Akhbar dans son édition du vendredi 19 août, expliquant qu’à la différence du drame de la touriste étrangère, l’incident de Tanger a donné lieu à l’arrestation d’un suspect quinquagénaire. En effet, dès qu’elle a appris l’incident, la famille de la victime a déposé une plainte auprès des services de la police, accompagnée d’une vidéo permettant d’identifier les chiens qui l’ont attaqué. Les chiens appartiennent à l’homme interpellé, désormais accusé de détention de races de chiens interdites. Il a été placé en garde à vue en attendant l’achèvement de l’enquête menée au sujet de cette affaire sous la supervision du parquet compétent.
Bien que les deux incidents soient assez différents, ils ont tous les deux pour point commun d’avoir fait ressurgir le débat autour des efforts à déployer pour mettre fin aux drames que provoquent les chiens dangereux, qu’ils soient errants ou pas.
Comme le rappelle Al Akhbar, pour ce deuxième cas, il existe bien un arsenal juridique interdisant l’adoption de certaines races de chiens considérées comme dangereuses. Sauf que dans la pratique, certains continuent à défier la loi en les élevant. Il faut souvent attendre des incidents comme celui de Tanger pour qu’ils soient interpellés.
Dans le premier cas en revanche, celui des chiens errants, la problématique semble encore plus compliquée à résoudre. Al Akhbar écrit dans ce cadre que plusieurs villes souffrent de la propagation de chiens errants alors que les autorités locales semblent impuissantes pour y mettre un terme. La cause en serait, d’après le quotidien, la décision prise il y a quelque temps par le ministère de l’Intérieur interdisant l’abattage des animaux errants.
Un dispositif a été mis en place pour en limiter la production, avec la collecte de plus de 140.000 animaux chaque année en vue de leur stérilisation. Parallèlement, un budget de plus de 40 millions de dirhams est alloué au ministère de la Santé afin d'effectuer des campagnes de vaccination contre la rage, et le financement des traitements donnés aux patients lorsqu’ils sont attaqués.
Cependant, la stérilisation ne peut donner de résultats concrets que sur le moyen et le long terme. D’ici là, les chiens errants continuent de faire des victimes et comme le rapporte la publication sur la base d’un récent rapport sur le sujet, il y aurait chaque année entre 20 et 30 décès enregistrés suite à des attaques subies par des citoyens.