Une vague de chaleur, encore une, déferle sur le Maroc en ce printemps, portant le thermomètre jusqu’à 44 degrés dans certaines régions du pays, a alerté la Direction générale de la météorologie (DGM). Cette hausse du mercure est attribuée à une remontée d’air chaud en provenance du grand Sahara vers le sud, le sud-est et le centre du pays, et ensuite vers les plaines intérieures, comme l’explique Houssaïne Youabid, responsable de la communication à la DGM, interrogé par Le360. «Les températures seront maximales surtout durant les journées du mercredi et du jeudi. Nous sommes dans une situation météorologique qui dépasse la moyenne saisonnière de 5 à 12 degrés», précise-t-il.
Mohamed Saïd Karrouk, professeur de climatologie à l’Université Hassan II de Casablanca, va plus loin dans l’analyse, détaillant divers facteurs derrière la succession des vagues de chaleur durant cette saison. «Le printemps une saison de transition, une saison intermédiaire entre l’hiver et l’été, durant laquelle le froid et la chaleur s’alternent. Cette situation est due au balancement des systèmes énergétiques planétaires qui se déplacent aujourd’hui vers l’hémisphère nord en raison de la situation astronomique de la Terre et du soleil», indique l’expert, également interrogé par Le360.
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Ce dernier fait également savoir que le Maroc est situé dans une zone de transit météorologique. «Tout système météorologique traverse le Maroc, que ce soit la chaleur en se déplaçant vers le nord ou le froid en se déplaçant vers le sud. Le Maroc est un carrefour de flux aériens dont nous subissons les bons et les mauvais côtés de cette situation», explique-t-il.
Notre interlocuteur estime, par ailleurs, que la succession des vagues de chaleur durant ce printemps sont le résultat du réchauffement climatique.«Le réchauffement climatique que l’on vit ces dernières années, en raison de l’augmentation du bilan énergétique terrestre, donne lieu à des événements météorologiques extrêmes. Autrement dit, quand il fait froid, il fait très froid, et quand il fait chaud, il faut très chaud», argumente Mohamed Saïd Karrouk.
Nouvelle donne climatique
Et d’ajouter que «cette situation météorologique est considérée normale, faisant partie des caractéristiques de ce nouveau système climatique. Il faudra par conséquent s’adapter à cette nouvelle donne et développer de nouveaux outils pour subir moins d’effets négatifs de ces phénomènes météorologiques extrêmes».
On s’en doute, les conséquences de ces vagues de chaleur sont loin de se limiter à l’inconfort de la population. Elles pourraient ainsi avoir des effets particulièrement néfastes sur l’agriculture, comme le confirme le climatologue. «Cette hausse des températures peut chambouler le cycle de vie de plusieurs variétés. La chaleur en temps de floraison accélère la phase de développement des plantes, et cela impacte négativement la qualité des cultures et donne des fruits plus vulnérables», conclut-il.