Suite à une deuxième vague nettement plus virulente que la première, plusieurs pays européens ont connu un retour à la case confinement. Au Maroc, pays qui connaît également une recrudescence des cas de contamination, c'est naturellement cette option qui revient sur toutes les langues, écrit le quotidien Al Akhbar dans son édition du lundi 2 novembre. Et comme aucune décision officielle dans ce sens ne vient du gouvernement, on en fabrique une.
Ainsi, un faux communiqué de la primature annonçant le retour au confinement total à compter du lundi 2 novembre a vite fait le tour des réseaux sociaux avant que les services du chef du gouvernement ne publient un démenti. On a pu apprendre, d'ailleurs, que le Parquet général près la Cour d'appel de Rabat a ordonné l'ouverture d'une enquête par la BNPJ pour identifier l'auteur de ce «fake» et faire en sorte qu'il assume les conséquences légales de son acte.
Cela dit, rappelle le quotidien Al Akhbar, des sources gouvernementales auxquelles il a pu avoir accès assurent que l'option du confinement général n'est absolument pas à l'ordre du jour, en raison des lourdes conséquences économiques qu'une telle décision engendrerait. Cependant, relève le quotidien, il ne faut pas oublier que l'état d'urgence, qui vient d'être prorogé par le gouvernement, est toujours en vigueur. Il permet, entre autres, aux walis et gouverneurs de décider de renforcer ou d'alléger les mesures de sécurité en fonction de l'évolution de la pandémie.
Par ailleurs, note le quotidien, le HCP a bien parlé, dans une récente étude consacrée à l'évolution de la situation sanitaire, de l’option d’un confinement partiel afin de ralentir la vitesse de propagation du virus. Le HCP a, en effet, estimé qu’un jour de confinement total par semaine pourrait faire reculer le nombre de contaminations de 10%. Dans cette étude reprise par Al Akhbar, le Haut-commissariat au plan est quelque peu pessimiste quant à l'évolution de la pandémie.
Ainsi, rapporte Al Akhbar en citant le HCP, le nombre d’infections par le Coronavirus a fortement augmenté en période post-confinement, dépassant 1.000 cas par jour à fin juillet 2020. La vitesse de contamination s'est accélérée au cours du mois d'août, avec une augmentation de 157% du nombre de cas en comparaison avec les cinq premiers mois de l’épidémie. Tenant compte de cette évolution, et en supposant que la proportion des cas asymptomatiques reste au niveau de 75% de l'ensemble des cas infectés et que la capacité litière reste en l'état, le système sanitaire national sera en «état de saturation» si le nombre des cas actifs dépasse le nombre de 31.000.
Cependant, selon les derniers chiffres annoncés par le ministère de la Santé et arrêtés au 1er novembre, le nombre de cas actifs se situe actuellement à plus de 34.400, alors que le taux d'occupation des lits de réanimation dédiés à la Covid-19 s'établit à 36,4%. Par ailleurs, selon le HCP, l'évolution de la situation actuelle pourrait déboucher sur un nombre de contaminations de plus de 475.000 cas d'ici la fin de l'année, contre un peu plus de 222.500 actuellement.