Dans un récent rapport, l’Unesco évalue le coût du décrochage scolaire au Maroc à 196 millions de dollars par an. L’abandon de l’école est ainsi estimé à -12,40%, soit -6,25% pour les filles et -7,31% pour les garçons, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du 25 juin.
Intitulé «Le prix de l’inaction :les coûts privés, sociaux et fiscaux des enfants et des jeunes qui n’apprennent pas», le rapport de l’UNESCO souligne que le décrochage scolaire coûte annuellement au Royaume plus de 196 millions de dollars, à raison de 99 millions de dollars pour les filles et 119 millions de dollars pour les garçons.
Les experts de l’Organisation onusienne pour l’éducation, la science et la culture, qui évaluent pour la première fois le coût économique du décrochage scolaire et ses répercussions sociales, soulignent que la déscolarisation et les lacunes éducatives coûtent annuellement 10.000 milliards de dollars à l’échelle mondiale.
En préface du rapport, la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, pointe un chiffre «vertigineux» qui excède les PIB cumulés de la France et du Japon, pointant du doigt «un cercle vicieux du sous-investissement dans une éducation de qualité».
«Les personnes moins instruites ont moins de compétences. Les travailleurs sous-qualifiés gagnent moins. Les personnes à faible revenu paient moins d’impôts, ce qui signifie que les gouvernements ont moins de ressources à investir dans des systèmes d’éducation accessibles à tous», ajoute Azoulay.
Selon le rapport, le déficit de compétence atteint 94% en Afrique subsaharienne, 88% en Asie du Sud et en Asie de l’Ouest, 74% dans les pays arabes. En réduisant de 10% le nombre de jeunes déscolarisés ou insuffisamment formés, le PIB mondial croîtrait de 1 à 2% par an, selon la même source.
Au Maroc, le ministère de l’Education nationale, du préscolaire et des sports avait annoncé que 249.458 élèves avaient été concernés par le décrochage scolaire lors de la saison académique 2022/2023, dont presque la moitié (45,5%) est issue du milieu rural. 38,64% des concernées sont des filles.