«Même avec les moyens budgétaires et financiers dont il dispose actuellement, le secteur peut évoluer grâce à une meilleure gestion et une meilleure gouvernance de ses capacités», a affirmé vendredi la présidente du CNDH, Amina Bouayach, lors de la présentation du rapport. Celui-ci recommande, entre autres, le développement de la recherche scientifique, sans quoi le secteur de la santé «ne pourra pas progresser».
Le rapport déplore particulièrement deux faits, à savoir que les familles supportent entre 50 et 63% des dépenses de santé et qu’environ 14.000 médecins marocains exercent à l’étranger, notamment dans les pays européens. Au royaume, l'on dénombre 23.000 médecins.
Lors de la conférence de presse, Bouayach a été interpellée sur le problème des enfants issus de «pères non identifiés» et dont les tests ADN de parenté ne sont «pas reconnus par la justice marocaine». Elle a ainsi appelé le gouvernement et la justice à reconnaitre les tests ADN dans le cas des enfants qui recherchent une identité parentale. A ce propos, au cours de la rencontre, il a été évoqué le cas d’un enfant dont le lien de parenté avec un père a été établi par un test ADN mais dont le dossier de reconnaissance «a été rejeté sans justification par un tribunal de Rabat».
Pour revenir à la gouvernance du secteur de la santé, le CNDH a souhaité que «la gestion améliorée se fasse au niveau des structures hospitalières, au niveau des ressources humaines et financières, et au niveau de l’industrie pharmaceutique nationale».
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Le rapport du Conseil appelle, par ailleurs, à «l’adoption d’un système de santé qui serait basé sur les soins de santé primaires afin de faire face aux problématiques et aux coûts excessifs». Ce système devra également porter une attention particulière aux groupes vulnérables, en particulier la mère et l’enfant, à la santé reproductive et sexuelle, aux personnes en situation de handicap et celles âgées, aux migrants, à la santé psychologique et psychiatrique et à la couverture médicale universelle.
Le rapport accorde, en outre, un intérêt particulier à la question de la formation et la recherche scientifique comme leviers à même de renforcer la souveraineté nationale dans le secteur de la santé.
Dans son intervention, le professeur émérite Azzeddine El Ibrahimi a mis l’accent sur ce point. «Sans la promotion de la recherche scientifique, il ne peut y avoir de développement de la santé au Maroc», a-t-il déclaré, qualifiant d'«insignifiantes» les subventions allouées jusqu’ici à la recherche scientifique par les départements de l’enseignement supérieur et de la santé.