Suite à une enquête conjointe, la BNPJ et la gendarmerie royale ont démantelé à Ouarzazate (Draâ-Tafilalet) un réseau d’escrocs, qui prétendaient pouvoir influer sur des décisions de justice.
Selon Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi 16 octobre, une série de plaintes ont été déposées auprès du parquet général près le tribunal de Ouarzazate, ce qui a récemment conduit à l’ouverture d’une vaste enquête sur les agissements de plusieurs personnes s’activant aux abords du tribunal de la ville, en prétendant pouvoir intervenir pour orienter des jugements en faveur de leurs «clients». Ceux-ci étaient, de fait, les victimes de ces escrocs.
Le quotidien indique qu’en plus de ces plaintes, des rumeurs de plus en plus insistantes ont commencé à circuler à Ouarzazate, selon lesquelles des personnes s’étaient constitué en un réseau de complicités avec certains magistrats, en prétendant pouvoir influer sur le cours d’affaires judiciaires.
Une enquête a donc été ordonnancée pour s’assurer de la véracité de ces assertions, et il s’est avéré qu’il s’agissait là d’un réseau de faux «intermédiaires», qui rodaient aux abords du tribunal de cette ville, profitant principalement des méconnaissances de leurs victimes sur leurs droits, dans le but de les escroquer.
Al Ahdath Al Maghribia indique que le démantèlement de ce réseau a débuté par l’instauration d’un dispositif de surveillance étroit, et discret, aux abords du tribunal.
Ce dispositif a permis de contrôler les actions de l’ensemble des personnes qui y sévissaient, dont la présence à proximité de ces lieux était suspecte.
La coordination instaurée entre les services de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) et ceux de la Brigade judiciaire de la gendarmerie royale a par la suite permis d’identifier les suspects. Une série d’interpellations s’en est suivie. Dans un premier temps, l’accusé principal a été arrêté, dans les couloirs même du tribunal.
L’enquête avait préalablement permis de conclure que cet individu s’y rendait régulièrement, sans pour autant être concerné par des affaires judiciaires en cours de traitement.
Les enquêteurs ont aussi pu démontrer qu’en contrepartie de d’argent qui lui était reversé, l’escroc présumé se rendait régulièrement dans ce tribunal pour se renseigner sur l’état d’avancement de dossiers judiciaires concernant de tierces parties, auxquelles il avait promis une prétendue intervention auprès de magistrats, afin que ses «clients» puissent avoir gain de cause dans le verdict qu’ils attendaient.
La perquisition du véhicule de l’individu placé en état d’arrestation a permis de saisir plusieurs documents compromettants, et a par la suite conduit à l’arrestation de son épouse, elle aussi soupçonnée d’être l’une des complices dans cette affaire.
L’enquête s’est par la suite poursuivie jusqu’à l’interpellation d’un autre homme, également soupçonné de faire partie de ce réseau d’escrocs. Les prévenus, qui doivent être sous peu déférés devant un juge d’instruction, encourent de lourdes peines de prison.