Des employés de sociétés chinoises spécialisées dans le transport et la livraison de marchandises au Maroc ont décidé de dénoncer leur employeur, relaie Al Akhbar de ce mardi 13 février 2024.
Plusieurs d’entre eux se plaignent du fait que leurs droits sociaux soient bafoués par ces entreprises, qui génèrent un chiffre d’affaires conséquent et dégagent des bénéfices importants dans le Royaume.
Selon des interlocuteurs interrogés par le quotidien, les employés de ces entreprises à capitaux chinois, qui se déclarent bafoués dans leurs droits, sont pour la plupart d’anciens chômeurs, encore jeunes, et qui se retrouvent à travailler sans être déclarés, ni affiliés à une caisse d’assurance-maladie.
Ces travailleurs ne sont ainsi pas déclarés à la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS) et ne sont enregistrés dans aucun régime d’assurance, alors qu’ils se retrouvent à être confrontés à des risques liés à leur profession, dont d’éventuels accidents de travail.
Selon Al Akhbar, les employés de ces entreprises à capitaux chinois déplorent que des entreprises dirigées par des actionnaires marocains, dont des PME, respectent quant à elles le code du travail, alors que les entreprises qu’ils incriminent, dirigées par des ressortissants chinois, et liées à de grandes entreprises en Chine, contournent ainsi la législation, en employant la plupart de leurs salariés sans qu’ils n’aient signé un contrat de travail.
Ces entreprises opèrent pourtant dans un secteur d’activité florissant au Maroc, le transport et la livraison de biens et de marchandises, en lien avec l’e-commerce, ont ouvert plusieurs locaux dans l’ensemble du territoire national, et disposent donc de différents points de distribution.
Al Akhbar explique aussi que ces entreprises bénéficient par ailleurs d’une certaine souplesse, dont fait preuve la législation marocaine, et d’une certaine tolérance de l’administration fiscale à l’égard de ces activités émergentes dans le pays, à cause du fait que leurs activités, leurs transactions et leurs bénéfices annuels ne sont pas encore complètement déclarés.
Le quotidien précise que que la tenue d’une comptabilité financière paraît absente dans ces entreprises, alors que ces exercices sont pourtant exigés par le Code du commerce.
À cette situation, s’ajoute une certaine précarité que vivent leurs employés, qui ne perçoivent, pour la plupart, leur salaire qu’en espèces.
N’ayant pas signé de contrat qui les lierait à leur employeur, ils se retrouvent dans une situation de grande vulnérabilité, et peuvent être brutalement congédiés. Ces employés exhortent aujourd’hui les autorités publiques à mettre fin à leur situation.