La semaine dernière, des barbares se sont attaqués gratuitement, sans raison , à la fameuse fontaine Barcaccia, ce chef-d’œuvre de la sculpture baroque italienne qui se trouve Piazza di Spagna, au pied du bel escalier de l’Église de la Trinité-des-Monts. Quiconque a un jour visité Rome, ému et émerveillé, sait de quoi je parle. Un joyau appartenant à toute l’humanité a été gravement endommagé. On ne peut que serrer les poings de rage.
Il y a quelques années, d’autres barbares avaient détruit les bouddhas de Bamiyan, ces trois statues monumentales en haut-relief qui se dressaient depuis des siècles au nord-ouest de Kaboul. Ce site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO n’existe plus. Il y a de quoi pleurer d’amertume.
Qui sont les coupables? Les premiers barbares sont des hooligans, de soi-disant supporters du club de football Feyenoord de Rotterdam. Les seconds sont les sinistres Talibans.
Je pose la question: qu’est-ce qui est pire, détruire la fontaine de Bernini sans aucune justification ou bien faire sauter les bouddhas de Bamiyan avec comme prétexte une lecture bornée et fanatique d’une religion?
Il me semble que devant la fontaine martyre de Rome et les statues afghanes parties en fumée, on ne peut pas faire de distinguo, de subtile différence. Hooligans et Talibans sont la même engeance. Ils chassent en meute et ne savent que détruire. Nous sommes en guerre contre la bêtise humaine, qu’elle se drape dans la bannière d’une religion ou dans celle d’un club de foot.