Harcèlement sexuel dans les universités: le Conseil national des droits de l'homme entre en jeu

Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), lors d'une rencontre sur le droit des personnes handicapées à l'éducation inclusive, le 14 décembre 2021, à Rabat.

Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), lors d'une rencontre sur le droit des personnes handicapées à l'éducation inclusive, le 14 décembre 2021, à Rabat. . MAP

Les scandales sexuels dans les universités marocaines, appelés «Sexe contre bonnes notes», continuent de faire couler beaucoup d'encre. Le Conseil national des droits de l'homme réagit à son tour et émet une série de recommandations pour que ces faits ne restent plus impunis.

Le 06/01/2022 à 21h02

Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) réagit aux affaires de harcèlements sexuels dans les universités marocaines. Après l’éclatement de plusieurs scandales sexuels dans plusieurs villes du Maroc, d’abord à Settat, puis à Oujda, Tanger et Casablanca, le CNDH, présidé par Amina Bouayach, a tenu une réunion le mardi 4 janvier 2022 pour dénoncer ces faits et a émis plusieurs recommandations. 

Dans un communiqué publié ce jeudi, le CNDH a insisté sur la nécessité d’ouvrir des enquêtes pour que ces faits délictueux ne restent pas impunis, et d'encourager la culture de dénonciation du chantage sexuel dans les universités.

Le CNDH s'est dit par ailleurs surpris que les plaintes des étudiantes aient été ignorées par plusieurs administrations universitaires et n’aient pas été prises au sérieux.

Le Conseil s'est également interrogé sur l'absence de structures adaptées pour la prise en charge de ce genre d'affaires au sein des établissements universitaires.

Le CNDH a estimé, en outre, que les campagnes de diffamation et de harcèlement contre les étudiantes ayant dénoncé ces faits constituent une violation grave des droits de l’Homme, appellant à protéger les victimes et les témoins.Le Conseil a invité le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à généraliser le protocole de Marrakech pour la protection des étudiantes contre la violence et le harcèlement, à créer un mécanisme de dénonciation et à prendre en charge les victimes. 

Par Nisrine Zaoui
Le 06/01/2022 à 21h02