Hafeda El Baz, bras droit de feue Aicha Ech-Chenna: «La meilleure relève ce sont les mères célibataires elles-mêmes»

Hafeda El Baz, a été pendant longtemps le bras droit de la regrettée Aicha Ech-Chenna, présidente de l’Association «Solidarité féminine» décédée le 25 septembre 2022 à Casablanca.

Hafeda El Baz, a été pendant longtemps le bras droit de la regrettée Aicha Ech-Chenna, présidente de l’Association «Solidarité féminine» décédée le 25 septembre 2022 à Casablanca. . Said Bouchrit / Le360

Le 11/10/2022 à 08h08

VidéoAicha Ech-Chenna, présidente de l’Association solidarité féminine est décédée le 25 septembre 2022 à Casablanca à l’âge de 81 ans. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir qui va en assurer la relève. Hafeda El Baz, bras droit de la regrettée, répond dans cet entretien accordé à Le360.

Aicha Ech-Chenna est décédée, qui va assurer la relève et poursuivre ses actions?La relève c’est la structure. Ceux qui ont interviewé Aicha Ech-Chenna le savent. A chaque fois que cette question lui était posée, elle répondait: il y a une association, c'est la structure qui doit être la relève. L’association «Solidarité féminine» symbolise le travail de Aicha Ech-Chenna et va poursuivre son combat.

Aicha Ech-Chenna a travaillé depuis 1985 avec plusiers personnes parmi lesquels les membres du comité, les bénévoles, les équipes formées... Et la meilleure relève ce sont les mères célibataires elles-mêmes. Ce sont elles qui vont porter le flambeau. 

Notre travail, maintenant, c’est de poursuivre la mobilisation, de continuer sur le même système en terme de production, de fonctionnement avec le même principe et la même loyauté envers son esprit et sa philosophie.

Notre souhait c’est de rester fidèle à cet esprit. En chacun de nous Aicha Ech-Chenna a semé une petite graine.

«Solidarité Féminine» a pour objectif d’autonomiser les mères célibataires. Quels projets traduisent concrètement cette mission?Parmi les projets d’autonomisation des mères célibataires, il y a le restaurant, avec ses deux volets, la cuisine et la pâtisserie. Je peux encore citer le hammam et le centre de remise en forme où elles apprennent le massage, la coiffure, l’esthétique... Elles peuvent également travailler et apprendre sur le tas en même temps.

Nous avons des bénéficiaires qui sont actuellement accompagnées en bénéficiant de l'externalisation des formations. Il y a des aides-soignantes et des infirmières qui exercent dans des centres hospitaliers. Certaines de ces femmes font de la comptabilité ou travaillent à la caisse. L'autre objectif de l'association est de permettre à certaines mères célibataires de reprendre des études.

Quand je suis arrivée à l’Association «Solidarité féminine» les gens, dans leur majorité, disaient que c’est parce qu’elles sont analphabètes qu’elles se retrouvent mères célibataires. Cependant, les grossesses non désirées, et les difficultés qui vont avec, posent le problème de la déperdition scolaire à tous les niveaux au collège, au lycée et même à l’université. Le défi est donc de trouver des parrainages pour les accompagner qui leur permettraient de poursuivre leurs études.

Aujourd’hui, combien de femmes sont devenues indépendantes financièrement grâce à «Solidarité Féminine»?Des centaines…Elle sont 9.000 femmes, selon les derniers chiffres, à avoir été accompagnées dans le processus d’autonomisation tout en ayant des enfants à charge. L’Association et Aicha Ech-Chenna ont permis à d’autres structures de voir le jour, mais nous sommes les seuls qui accompagnons les mères célibataires durant une période de trois ans.

Par Qods Chabaa et Said Bouchrit
Le 11/10/2022 à 08h08