Habilitation au mariage: aucun certificat d’aptitude requis, mais...

Une alliance. Placé à l'annulaire gauche, cet anneau désigne aujourd'hui dans le monde entier les personnes mariées.  . Unsplash

Afin de mieux former les jeunes à la santé sexuelle et reproductive, et aux droits et devoirs des conjoints, les jeunes pourront consulter un livret, conçu par l’Association marocaine de planification familiale (AMPF), mais aussi bénéficier de conseils, que leur fourniront les adouls. Ce qu'en dit Latifa Jamai, présidente de l’AMPF.

Le 13/11/2022 à 11h02

Non, les jeunes n’auront pas à ajouter un certificat d’aptitude à la vie conjugale au dossier de mariage qu'ils ont à constituer. Aucun document administratif attestant qu’ils ont suivi une formation prénuptiale n’est requis. Selon Latifa Jamai, présidente de l’Association marocaine de planification familiale (AMPF), il sera difficile d’accompagner l'ensemble des jeunes sur le point de se marier ou les former directement.

C’est la raison pour laquelle cette association a fait appel à l’Ordre national des adouls au Maroc, de même qu'aux Conseils régionaux des adouls ainsi qu'aux services du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), dans le but de développer des programmes de formation et de sensibilisation aux futurs jeunes mariés, et de leur fournir des services de santé de qualité, via le Programme d’habilitation des jeunes au mariage. Celui-ci vise à réduire les risques liés à la santé sexuelle et reproductive, qui peuvent nuire à la santé du couple, conduire à un divorce et donc à l’éclatement d'une cellule familiale.

Deux conventions ont donc été signées le 17 octobre dernier, entre ces trois organismes. Ces deux accords ont pour objectifs d’impliquer les adouls dans la formation des jeunes, de contribuer à une meilleure sensibilisation des futurs mariés, en milieu urbain et rural, quant à des pratiques néfastes liées à la santé sexuelle et reproductive, de même que les sensibiliser à la Violence basée sur le genre (VBG) et à l’égalité des sexes, explique la présidente de l’AMPF.

Ces conventions permettent aussi d’élargir à l’ensemble du territoire une expérience pilote qui avait été lancée en 2021 à Oujda, auprès d’un groupe de 20 adouls, explique Latifa Jamai. En octobre dernier, 20 autres adouls ont suivi une formation identique dans la région de Souss-Massa. Bientôt, des ateliers similaires seront organisés, auxquels participeront 160 adouls de toutes les régions du Maroc. Chaque atelier sera consacré à la formation de 20 adouls.

D’autre part, l’Ordre national et les Conseils régionaux des adouls s’engagent, selon les termes de l'une des conventions qui a été signée, à faciliter l’accès des jeunes au livret de l’habilitation au mariage. Ce document, disponible gratuitement en arabe et en français, sera remis aux jeunes mariés au cours de la signature de leur contrat de mariage, afin de les prévenir des risques liés à la Santé sexuelle et reproductive (SSR) et à la Violence basée sur le genre (VBG).

L’AMPF et l'UNFPA Maroc ont collaboré en 2020 à la conception et à l’élaboration de ce livret. Et afin de le rendre plus accessible et sensibiliser un nombre plus important de jeunes, un appel a été lancé, en novembre 2021, pour développer un MOOC -pour Massive open online course, un cours délivré en ligne. 

Il suffira donc de s'inscrire à ce cours, pour avoir accès à l'ensemble des thématiques qu'il contient, qui n’ont pas à être produite matériellement. Le MOOC de sensibilisation des futurs jeunes mariés aux droits et devoirs qu'implique le mariage devra proposer des jeux, et être interactif, pour ne pas ressembler à un cours classique, qui les lasserait rapidement. Ce projet se doit en quelque sorte d'être à mi-chemin entre un cours, et un «serious game».

Ce MOOC, qui consistera donc en des modules individuels de formation sur support numérique, sera marqué par une forte empreinte de jeux, pour rythmer la progression pédagogique des jeunes mariés (scénarisation, missions, gratifications), indiquent les termes de référence de l'appel d'offres qui a été conjointement lancé par l'AMPF et l'UNFPA. 

Par Ghania Djebbar
Le 13/11/2022 à 11h02