Gestion de la propreté: l’échec cuisant de la mairie de Casablanca, malgré un budget revu à la hausse

adil gadrouz

Revue de presseMalgré des investissements massifs, la métropole économique du Royaume peine à endiguer la crise de l’hygiène. Entre gestion déléguée controversée et initiatives récentes, la mairie tente de répondre aux critiques tout en sensibilisant citoyens et acteurs privés. Une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 12/08/2025 à 18h20

La ville de Casablanca traverse une crise persistante en matière de propreté urbaine, en dépit des budgets toujours plus conséquents qui lui sont attribués. Après les remarques, sévères, du Roi Mohammed VI lors de l’ouverture du Parlement en octobre 2013, les fonds alloués à la gestion déléguée de ce secteur sont passés de 260 millions à 1,2 milliard de dirhams, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce mercredi 13 août.

Une augmentation qui interroge, tant la dégradation des rues et des artères de la ville semble contredire l’efficacité de ces investissements. Dans un contexte de températures estivales exacerbant les défis sanitaires, Nabila Rmili, maire de Casablanca, a présidé une réunion avec les responsables de «Casa Environnement», et des deux entreprises délégataires, en charge de l’hygiène.

Les discussions ont, notamment, porté sur la désinsectisation, la lutte contre les rongeurs et les cafards, et les opérations de stérilisation des animaux errants.

Pourtant, malgré l’inflation budgétaire et les contrats renouvelés avec des opérateurs privés depuis 2003, les résultats restent insatisfaisants. Pour y remédier, le conseil de la ville a récemment instauré une «police de la propreté», afin de sanctionner les incivilités telles que les dépôts sauvages de déchets.

Parallèlement, elle prépare un nouveau Cahier des charges, et envisage des appels d’offres internationaux, pour sélectionner de nouveaux prestataires à l’échéance des contrats en cours.

Karim Laklaibi, membre du conseil municipal, a souligné qu’une convention avait été signée pour améliorer la qualité de vie dans la capitale économique. Ce partenariat, intégré au Programme national de renforcement des déchets ménagers (PNDM), vise à optimiser la collecte grâce à des centres spécialisés dans le traitement des ordures, relaie Al Ahdath Al Maghribia.

Il inclut également des campagnes de sensibilisation destinées à impliquer les citoyens dans la préservation de leur environnement. Un enjeu de taille, alors que Casablanca génère quotidiennement 3.000 tonnes de déchets ménagers.

S’y ajoute le défi majeur des sociétés délégataires: collecter, chaque jour, entre 40 et 70 tonnes de résidus, et des matériaux inertes issus de l’entretien des espaces verts et des chantiers de construction.

Par Hassan Benadad
Le 12/08/2025 à 18h20