Moussa El Arif, membre du Conseil communal de Rabat, a annoncé, mardi, sa démission de l’instance municipale. Dans une lettre adressée à la maire de la capitale, l’élu a présenté ce geste comme «symbolique» pour exprimer son soutien aux protestations menées ces derniers jours par des jeunes de la génération Z dans des villes marocaines, indique le quotidien Al Akhbar dans son édition du jeudi 2 octobre.
Selon lui, cette décision, «loin d’être facile», découle d’une conviction profonde: les revendications scandées par les jeunes dans la rue traduisent une réalité sociale douloureuse, marquée par le chômage, la cherté de la vie et les faiblesses persistantes des services publics, notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation.
El Arif estime que la fonction d’un élu passe avant tout par l’écoute des citoyens, surtout lorsqu’ils expriment pacifiquement leur volonté de dignité et de justice sociale. «La solidarité active avec ces jeunes est plus noble que l’attentisme ou le silence», a-t-il déclaré, appelant à l’ouverture d’un véritable dialogue national capable de replacer les priorités des citoyens au cœur des politiques publiques et de restaurer la confiance ébranlée entre les institutions et la jeunesse.
Tout en soulignant que sa démission n’est pas un retrait de la vie publique, l’élu a précisé qu’il continuerait à servir sa patrie et les citoyens par d’autres moyens, à travers les leviers civils disponibles.
Depuis samedi dernier, plusieurs villes marocaines sont en effet secouées par des manifestations, principalement animées par des jeunes qui réclament l’accès à la santé, à l’éducation, à l’emploi et à la dignité. Si une grande partie de ces rassemblements se sont déroulés dans le calme, des actes de violences ont été enregistrés, suscitant l’indignation de la société. Celle-ci insiste sur la nécessité de revendiquer ses droits par un dialogue inclusif, plutôt que par la violence.
Du côté de l’opposition, au sein du Conseil communal, on estime que la démission de Moussa El Arif dépasse le simple cadre individuel pour revêtir une portée politique. Elle serait ainsi le reflet institutionnel des contestations sociales, obligeant les élus à se confronter à une question centrale: dans quelle mesure représentent-ils réellement les citoyens et leurs préoccupations?
Reste à savoir si ce geste incitera d’autres élus à suivre la même voie, ou s’il restera une initiative isolée, symbolique, néanmoins lourde de sens.







