GenZ212. À Bouskoura, la campagne «Mon enfant reste à la maison» prône le civisme et la paix

Des membres des forces auxiliaires enlèvent des débris près de véhicules incendiés lors d’une manifestation à Salé, le 1er octobre 2025. (Photo d'illustration). AFP or licensors

À Bouskoura, la société civile s’organise pour contrer les effets nocifs des messages diffusés en ligne. Loin des discours de haine, les acteurs associatifs ont lancé une campagne de sensibilisation qui appelle au discernement et à la paix. «Mon enfant reste à la maison» est devenu un mot d’ordre repris dans les écoles, les clubs sportifs et les quartiers.

Le 04/10/2025 à 17h04

Les violences lors des manifestations du mouvement GenZ212 dans plusieurs villes ont révélé une réalité alarmante: la majorité des fauteurs de troubles sont des mineurs.

«Une large proportion des participants à ces attroupements violents était des enfants et des adolescents, représentant plus de 70%, atteignant parfois 100% dans certains groupes», a indiqué Rachid El Khalfi, porte-parole du ministère de l’Intérieur. Face à ce constat, les habitants de Bouskoura se sont rapidement mobilisés, organisant des actions de sensibilisation pour prévenir tout débordement et préserver le calme dans leur commune.

C’est ainsi que sous l’impulsion des associations locales, des éducateurs, des parents d’élèves et des acteurs de la société civile, une campagne citoyenne baptisée «Mon enfant reste à la maison» a vu le jour. Son objectif: sensibiliser les familles aux dangers des manifestations non encadrées et rappeler que la sécurité des enfants est une responsabilité partagée.

Des associations telles que l’Association Al Amal de la Ville Verte, l’Association Al Andalous pour le sport, l’Association actions solidaires Ville Verte, ou encore l’Association Anoual pour la culture et le développement, ont publié des communiqués de dénonciation et d’indignation face aux actes de vandalisme survenus récemment dans certaines villes marocaines.

Toutes condamnent fermement les débordements, les destructions de biens publics et privés ainsi que les tentatives de manipulation des jeunes sur les réseaux sociaux. Les présidents de ces associations parlent d’une même voix. «Ces comportements irresponsables ne reflètent en rien les revendications légitimes des citoyens», souligne un responsable associatif de la Ville Verte.

Les communiqués insistent sur la nécessité de préserver la paix sociale et de protéger la jeunesse contre les discours de haine et d’incitation à la violence. Ils rappellent également que la liberté d’expression, valeur fondamentale du vivre-ensemble, ne doit jamais se confondre avec la destruction.

Sur le terrain, les initiatives se multiplient. Des réunions entre parents, éducateurs et responsables associatifs sont organisées dans les quartiers, les écoles et les clubs sportifs. Des messages de prévention circulent sur les groupes locaux de messagerie. Des enseignants et animateurs bénévoles se mobilisent aussi pour accompagner les jeunes, leur expliquer les dangers des fausses informations, et les encourager à s’exprimer dans des cadres citoyens et encadrés.

«Notre rôle, c’est d’écouter nos enfants, de leur parler et de leur faire comprendre que la violence ne résout rien», confie une mère de famille. «La cohésion sociale n’est pas un slogan, c’est une construction quotidienne», déclare un membre du syndicat des copropriétaires de Bouskoura Golf City, auteur d’un communiqué appelant à la sérénité et au discernement. Il rappelle que «les rumeurs et les fausses informations diffusées sur les réseaux sociaux peuvent semer la confusion et nuire à la paix sociale», exhortant les familles à garder la tête froide et à protéger les plus jeunes.

À travers la campagne «Mon enfant reste à la maison», Bouskoura envoie un message fort, celui d’une commune consciente et unie. Dans les écoles, les clubs et les associations, les discussions se poursuivent autour d’un même mot d’ordre: la responsabilité partagée. Loin de la colère et du désordre, les habitants ont choisi la voie du bon sens et du dialogue.

Par La Rédaction
Le 04/10/2025 à 17h04