La ministre déléguée auprès du chef du gouvernement chargée de la Transition numérique et de la réforme de l'administration, Ghita Mezzour, a refusé d’ouvrir une enquête sur le scandale des fonctionnaires fantômes. Ainsi, bien que le phénomène ait pris des proportions alarmantes au sein de l’administration publique et des collectivités territoriales, la ministre de tutelle ferme toujours les yeux, fait remarquer le quotidien Assabah dans son édition du mardi 4 octobre.
«Aujourd’hui, le nombre des fonctionnaires fantômes serait de plus de 90.000, dont des morts et des immigrés au Canada, en Europe et aux Etats-Unis d’Amérique qui perçoivent toujours leur salaire», indiquent les sources du quotidien. Pour s’en sortir, les sources du journal ajoutent que «le ministère devrait mettre en place un logiciel informatique pour gérer les 570.760 fonctionnaires répartis dans plusieurs départements et assurer une coordination entre les ministères et les collectivités territoriales, tout en appliquant les lois en vigueur».
Dans sa réponse à une question écrite au Parlement, la ministre déléguée chargée de la Transition Numérique et de la réforme de l'administration s’est contentée de rappeler que «les administrations publiques et les collectivités locales disposaient d’appareils de pointage pour contrôler leur personnel, en plus des missions d’inspection mises en place à cet effet», indiquent les sources du quotidien. Dans sa réponse, «la ministre de tutelle n’a rappelé que des décrets ministériels et la circulaire du chef du gouvernement en 2012».
La ministre a été interpellée par l’institution législative suite au scandale qui a éclaté à la mairie de Rabat lorsque la présidente du Conseil de la ville, Asmae Ghlalou, a déclaré que «pas moins de 2.400 fonctionnaires seraient fantômes au sein de sa commune». Au lieu d’ouvrir une enquête sur cette affaire, ajoute le quotidien, la ministre a préféré ignoré ce scandale.