Des questionnements demeurent sur ce qui s’est réellement déroulé lors d’une soirée organisée par l’un des mis en cause à Casablanca, des fils d’hommes d’affaires connus, qui sont accusés du viol en réunion et de la séquestration d’une ressortissante française, exerçant la profession d’avocate.
Au lendemain de la mise en détention préventive de quatre accusés dans cette affaire après leur présentation devant un juge d’instruction, des faits dénoncés par la victime présumée, ayant vraisemblablement fuité de la plainte qu’elle a fait déposer à son retour en France par l’une de ses consœurs, s’ébruitent actuellement.
Assabah de ce lundi 25 novembre relaie que, selon les extraits de cette plainte, de nouvelles personnes se retrouvent impliquées dans cette affaire, alors qu’elles ne faisaient jusqu’ici l’objet d’aucun soupçon.
Le quotidien s’interroge donc sur le moment choisi pour ébruiter l’identité des nouvelles personnes incriminées dans cette affaire, alors même que le Parquet et la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) se chargent de l’enquête, ont d’ores et déjà pu reconstituer le déroulé des faits qui ont eu lieu le soir où le crime présumé a eu lieu et identifié les personnes impliquées.
Assabah rappelle que leur cas est traité selon les dispositions prévues par la législation, les enquêteurs ayant délibérément omis de prendre en considération le rang social dont ils pourraient se prévaloir, du fait du statut privilégié qu’ils doivent à leurs liens familiaux.
Les fuites émanant des déclarations figurant dans la plainte déposée par la victime allant à l’encontre des premiers résultats de l’enquête menée au Maroc, le quotidien s’interroge donc sur «les réelles motivations de cette affaire judiciaire en France».
L’avocate de la victime accuse ainsi l’un des mis en cause d’avoir violé sa cliente, mais aussi de l’avoir droguée, tout en se réservant le droit de retirer cette plainte, comme le prévoient les dispositions du Code pénal français.
Les enquêteurs déplorent aussi l’usage d’«expressions dégradantes envers les services sécuritaires en charge de l’enquête» dans le Royaume, relaie Assabah, qui s’interroge aussi sur les raisons ayant motivé l’avocate de la victime à propos du droit qu’elle s’est réservé de maintenir cette plainte, ou non, pour viol collectif dont a fait état sa cliente, à Casablanca.
La gravité du contenu des fuites émanant de cette plainte, relayés par Assabah, ne s’arrête pas là, car la plaignante affirme avoir connaissance d’un meurtre commis par son violeur au cours d’une bagarre, alors même que ce dernier n’était était âgé que de 18 ans.
La plaignante explique qu’au moment des faits, l’homme s’en était sorti sans être inquiété par la justice, et indique aussi que la famille de ce meurtrier présumé aurait, à cette époque, offert de l’argent à la famille de la victime pour le sortir d’affaire.
Selon le contenu ayant fuité sur cette plainte déposée en France, au soir où ce viol collectif a eu lieu, la victime a listé l’identité de l’ensemble des personnes présentes, et a soupçonné, à un moment donné, que «quelque chose» avait été dissous dans son verre.
Elle précise toutefois qu’elle ne s’était, à aucun moment, sentie mal à l’aise sur place. Cependant, Assabah fait remarquer que la plaignante n’explique pas pour quelles raisons elle n’a pas quitté la soirée plus tôt, malgré ce fait qu’elle avait remarqué.
Beaucoup de questions persistent, dans cette affaire, à propos de «l’approche adoptée par la défense de la victime présumée», indique Assabah, qui précise que, «ce qui est sûr, c’est que l’on devrait rapidement avoir des réponses sur les questions [portant sur ces] soupçons, au regard de la rigueur avec laquelle ce dossier est traité» dans le Royaume par les enquêteurs et, plus globalement, par la justice.