Le parlementaire Rachid El Fayek et ses six co-accusés, poursuivis en détention préventive, restent en prison. Leur procès reprendra le 31 mai. C’est ce qu'a décidé, mardi dernier, la Chambre chargée des crimes financiers près la Cour d’appel de Fès. D’après le quotidien Al Akhbar qui rapporte l’information dans son numéro du jeudi 28 avril, le parlementaire et six autres accusés, dont son frère, le président du conseil préfectoral de Fès, restent en détention préventive. Le tribunal a rejeté leur demande de remise en liberté sous caution.
Rachid El Fayek avait, en effet, sollicité via son avocat sa remise en liberté provisoire pour des raisons de santé. Il souffrirait d'une maladie chronique et ses jours seraient en danger en prison, a notamment soutenu sa défense. D’après le quotidien, il s’était même dit disposé à payer la caution décidée par le tribunal, quel que soit son montant. La défense a également mis en avant le fait que tout en étant parlementaire, l'accusé occupait un poste de responsabilité au niveau communal et qu’il présentait toutes les garanties de sa présence à la prochaine audience. Mais c’est sur son état de santé que comptait vraiment la défense pour obtenir sa remise en liberté.
La demande a d’abord été rejetée par le Parquet qui a assuré que le principal mis en cause bénéficiait du suivi médical nécessaire, au même titre que les autres détenus. Le ministère public a soutenu, de même, que l’état de santé d’El Fayek n’empêchait pas son maintien en détention préventive. Par contre, sa remise en liberté sous caution pourrait avoir un impact négatif sur le déroulement du procès. Le mis en cause, soutient le Parquet, pourrait, en effet, tenter d’influencer ou de faire pression sur les plaignants et les témoins, et donc changer le cours du procès.
Pour ce qui est des neuf autres membres du réseau, poursuit Al Akhbar, ils sont poursuivis depuis le début en liberté provisoire. Les 16 membres de ce réseau, dont le principal accusé, rappelle le quotidien, sont poursuivis pour constitution de bande criminelle spécialisée dans la spoliation du foncier, les terres Soulaliyates en particulier, corruption, escroquerie, abus de pouvoir, violation des lois et réglementations en vigueur, notamment les lois de l’urbanisme, falsification de documents officiels et leur utilisation par des fonctionnaires publics, entre autres chefs d’inculpation. Selon leur degré d’implication dans cette affaire, les accusés sont répartis en deux groupes. L’un en détention préventive et l’autre en liberté provisoire après le dépôt d'une caution variant, selon les accusés, entre 5.000 et 50.000 dirhams. Mais tous les prévenus devront répondre des faits graves qui leur sont reprochés.