FAO: une alerte aux criquets pèlerins au Maroc

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Revue de presseKiosque360. Les criquets pèlerins, qui infestent le Yémen, arrivent au Maroc. La présence de ces insectes ravageurs est déjà détectée dans la région du Draâ. La FAO appelle le Maroc à redoubler de vigilance. L’Algérie et la Mauritanie sont également concernées.

Le 13/04/2016 à 21h29

L’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO, basée à Rome) vient de mettre en garde le Maroc quant à une éventuelle invasion de criquets pèlerins. Le Maroc fait partie des pays qui risquent d’être infestés dans les mois à venir, rapporte en effet le quotidien Al Akhbar dans son édition du jeudi 14 avril. Pour le moment, l’organisation se contente d’appeler les autorités marocaines à redoubler de vigilance.

Selon la FAO, des colonies de criquets pèlerins ont été récemment découvertes au Yémen où la situation de conflit entrave sérieusement les opérations de lutte contre ces insectes qui représentent une menace potentielle pour les cultures dans la région. Le journal, qui cite un porte-parole de l’ONU, affirme que plusieurs pays pourraient être infestés, dont ceux d’Afrique du Nord et, plus particulièrement, le Maroc et l’Algérie, notamment les zones du sud de l’Atlas et de la vallée de Dra$a. Ces deux régions du Maroc pourraient devenir de possibles lieux de reproduction pour les criquets pèlerins. Ces insectes ravageurs se sont déjà regroupés dans certaines parties du Sahara marocain. La Mauritanie est également concernée, la présence des criquets ayant été détectée dans l’est du pays dans la région de Zouerate. La reproduction des criquets pèlerins pourrait avoir également lieu, mais à petite échelle, dans le sud-ouest de la Libye. Toutefois, les effectifs acridiens devraient rester faibles dans cette zone.

Selon Al Akhbar, qui cite un rapport de la FAO, l'organisation des Nations Unies a insisté sur l'importance d'une surveillance étroite dans toutes ces zones, au cours des prochains mois, afin d'empêcher les insectes de former de grands essaims aux effets ravageurs.Le quotidien rappelle que les larves des criquets pèlerins peuvent former de larges bandes au sol. Celles-ci peuvent se transformer, à leur maturité, en essaims de criquets adultes qui peuvent voler, par dizaines de millions, jusqu'à 150 km par jour si le vent leur est favorable.

Les criquets femelles peuvent pondre jusqu'à 300 œufs au cours de leur vie. Et un criquet adulte peut consommer une quantité de nourriture égale à son propre poids chaque jour. Ce qui représente environ deux grammes par jour. Pour reporter sa consommation à une échelle humaine, la FAO estime qu’un tout petit essaim mange autant de nourriture, en un jour, qu'environ 35.000 personnes. C’est dire que les effets dévastateurs des criquets sur les cultures sont une menace importante pour la sécurité alimentaire.

Heureusement, la surveillance des criquets, les mesures d'alerte précoce et de lutte préventive ont joué un rôle important dans la réduction de la fréquence et de la durée des invasions acridiennes depuis les années 1960. Aujourd’hui, les changements climatiques extrêmes et imprévisibles rendent, de nouveau, de plus en plus difficile la lutte contre ce fléau. Le Maroc a mis en place, depuis des années, des moyens matériels, humains et logistiques considérables qui lui ont permis de lutter efficacement contre les invasions acridiennes. Une enveloppe annuelle est débloquée à cet effet chaque année, dans le cadre du budget du ministère de l’Intérieur. Les opérations de lutte contre les criquets pèlerins s'étendent parfois jusqu'au territoire mauritanien, dans le cadre d’opérations communes.

Par Amyne Asmlal
Le 13/04/2016 à 21h29