Malgré les récentes annonces de leurs ministères de tutelle, en l’occurrence les départements de l’Enseignement supérieur et de la Santé, les étudiants en médecine campent sur leurs positions. Les futures blouses blanches maintiennent en effet le boycott des examens semestriels, programmés pour les étudiants de la première à la cinquième année du 8 février au 15 mars 2024, et ce dans les onze facultés de médecine et de pharmacie du Royaume. Initialement prévues du 2 au 19 janvier dernier dans nombre de facultés, ces épreuves ont dû être reportées à cause d’un taux d’absence élevé dans les amphithéâtres.
«Nous n’avons trouvé aucun accord avec les deux ministères et nous ne reconnaissons pas les termes de leur communiqué. Le boycott des examens est toujours maintenu, car ces annonces ne répondent pas aux doléances formulées dans notre dossier revendicatif», soutient Fathi Alshehri, président du Conseil des étudiants en médecine de Casablanca, dans une déclaration pour Le360.
Un taux de boycott élevé dans toutes les facultés
Des propos confirmés par une responsable de la Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie, également contactée par Le360, qui ajoute que l’appel au boycott a été massivement suivi. «Le boycott des examens a été respecté à 100% dans toutes les facultés de médecine et de pharmacie, sauf par les étudiants en médecine militaire et les étudiants étrangers», assure-t-elle.
Notre interlocutrice justifie ce boycott par la non satisfaction de leurs principales revendications, à savoir l’annulation de la réduction du nombre d’années de formation de 7 à 6 ans, l’arrêt de l’augmentation des effectifs dans les amphithéâtres, l’élargissement des terrains de stage et la création de nouvelles unités dans les Centres hospitaliers universitaires (CHU). «Lors de la réunion avec les deux ministères de tutelle, le 15 février, les représentants de la commission ont insisté sur notre refus de la réduction de la durée de la formation, mais les représentants ministériels ont campé sur leur position», souligne-t-elle.
Le calendrier des examens dans les facultés de médecine et de pharmacie
À l’issue de cette rencontre, les départements de l’Enseignement supérieur et de la Santé avaient pourtant annoncé avoir trouvé un terrain d’entente avec les étudiants, et la mise en place de nouvelles mesures pour apaiser leur mouvement de protestation. Parmi celles-ci figurait l’augmentation des indemnités au même niveau que celles appliquées pour des étudiants de septième année dans l’ancien système. «Dans notre dossier revendicatif, nous ne nous focalisons pas sur les indemnités, même si les montants actuels sont insuffisants et ne couvrent même pas les frais de transport pour les étudiants. Nous nous focalisons davantage sur la qualité de la formation qui risque d’être compromise avec la réduction de sa durée», argumente Fathi Alshehri.
La responsable de la commission nationale des étudiants en médecine précise toutefois que l’augmentation consentie par les départements de tutelle concerne uniquement les indemnités des étudiants de sixième année, qui percevront donc 2.000 dirhams par mois, «alors que dans le dossier revendicatif, nous demandons une généralisation de la hausse à tous les étudiants à partir de la troisième année». «Ces étudiants peinent déjà à survivre avec leurs indemnités actuelles de 21 dirhams par jour, surtout dans ce contexte d’inflation», ajoute-t-elle.
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Les étudiants en médecine, qui comptent poursuivre leurs manifestations, disent toutefois rester ouverts au dialogue avec leurs tutelles pour trouver une solution à la crise. «Nous menons cette grève depuis deux mois pour obtenir le maintien de la qualité de la formation des étudiants en médecine. Nous allons poursuivre les discussions avec les deux ministères pour trouver une solution. Nous espérons qu’ils seront plus flexibles et répondront à nos principales revendications», conclut-elle.