Étude: 63% des Tangérois se déplacent à pied vers leur lieu de travail

Tanger. . DR

Revue de presseKiosque360. Une étude controversée commandée par la mairie de Tanger révèle que 63% des Tangérois se déplacent à pied pour rejoindre leur lieu de travail.

Le 19/08/2021 à 20h14

Ce sont des données qui risquent de faire couler beaucoup d’encre durant les prochaines semaines. Dans son édition du vendredi 20 août, Al Akhbar révèle les résultats d’une étude commandée par la mairie de Tanger auprès de deux cabinets privés et qui, pour le moins, semblent en totale contradiction avec la réalité sur le terrain.

C’est en tout cas ce que croit savoir la publication. Cette dernière parle d’une analyse du secteur du transport dans la ville du Détroit, qui aurait coûté des millions, et dont les données ne semblent pas très fiables.

La même source rapporte que l’étude en question a, par exemple, conclu que 63% des Tangérois se rendent sur leur lieu de travail à pied. Seuls 10% y vont en voiture, 1% en moto et 8% en empruntant des moyens de transport urbain.

La même étude insiste sur le fait que 15% des habitants de Tanger prennent des taxis et que 3% utilisent des triporteurs. Selon des sources du journal, ces données nécessitent une vérification, tant elles ne reflètent pas le vécu des citoyens. Certains vont jusqu’à réclamer un audit de la Cour des comptes, accusant les bureaux ayant mené cette étude d’avoir fourni des statistiques calculées d’une manière aléatoire et imprécise.

Pour preuve, Al Akhbar rappelle les graves difficultés de circulation que connait Tanger depuis quelques années. Comment peut-on croiser autant de voitures dans les artères de la ville alors que seuls 10% des Tangérois utilisent leurs voitures?

De même, la publication cite le cas des transports clandestins. L’étude commandée par la mairie n’en parle tout simplement pas, alors qu'on estime le nombre de véhicules opérant dans ce secteur à plusieurs centaines. C’est d’ailleurs l’un des arguments présentés par les détracteurs de la politique de transport à Tanger, les véhicules clandestins étant désormais considérés comme un salut pour la population qui souhaite se déplacer.

Les sources du quotidien citent, en outre, le cas des triporteurs. Ces véhicules prolifèrent, notamment aux alentours des marchés de gros. Une utilisation qui dépasse de loin les données incluses dans l’étude. Selon les estimations, ils seraient plus de 3.000 à sillonner les boulevards de Tanger, engendrant leur lot d'accidents regrettables. Ceci sans parler bien entendu des véhicules qui ne disposent pas à la base d’autorisation ou qui sont, tout simplement, non aptes à circuler avec des passagers.

Les arguments qui remettent en cause les résultats de cette étude ne manquent pas. Une étude qui, pourtant, devait servir de référence à la mairie pour tenter de trouver une solution aux problèmes du transport urbain.

Par Fayza Senhaji
Le 19/08/2021 à 20h14