Etat d’urgence sanitaire: les homosexuels parmi les plus touchés

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Revue de presseKiosque360. Dans un récent rapport, le Conseil Civil de lutte contre toutes les formes de discrimination déplore l’incidence de l’état d’urgence sanitaire sur certaines catégories de la population, dont les homosexuels. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 27/03/2022 à 20h35

On le sait, l’état d’urgence sanitaire imposé depuis mars 2020 pour lutter contre la propagation de la pandémie de Covid-19 a eu des conséquences sur tout le monde. Mais certaines catégories de la population en ont ressenti les méfaits plus que d’autres. Pour le Conseil Civil de lutte contre toutes les formes de discrimination, les migrants en situation irrégulière, les personnes à besoin spécifique et les homosexuels font partie de ceux qui en ont le plus souffert.

Dans son édition du lundi 28 mars, Assabah revient sur le dernier rapport de cette organisation. Le document évoque un renforcement de la situation de précarité et de vulnérabilité de certains groupes de populations présents sur le territoire marocain, à cause de l’état d’urgence. Ce dernier a également limité les possibilités de faire valoir ses droits et a accentué, voire fait émerger, certaines formes de discriminations systémiques.

Comme le rapporte le quotidien, le rapport du Conseil Civil de lutte contre toutes les formes de discrimination explique que les mesures de lutte contre la pandémie ont prévu de nouveaux délits qui ont fait courir à ceux qui les enfreignent des risques de poursuite pénale, sans pour autant prendre en compte les spécificités de certaines catégories de résidents. Les étrangers, les personnes dépendantes aux drogues et autres font partie de ces catégories. Plusieurs des personnes appartenant à ces communautés ont été poursuivies pour avoir enfreint, malgré elles, les restrictions.

Le rapport donne l’exemple de plusieurs migrants en situation irrégulière qui ont été arrêtés et détenus durant l’état d’urgence sanitaire, en dehors de tout cadre juridique, ce qui ne leur permet pas d’avoir des moyens de recours. Des pratiques qui ne datent pas de la pandémie, et qui étaient appliquées par le passé, notamment dans le cadre de la lutte contre les migrations irrégulières et du contrôle des frontières, dénonce l’association.

Toujours selon cette dernière, écrit Assabah, entre mars et décembre 2020, des informations font état de 490 personnes étrangères, majoritairement ressortissantes d’Afrique de l’Ouest et Centrale, ont été arrêtées, principalement dans les villes de Tanger, Laâyoune, Rabat, Dakhla et Nador. Pami elles, 50 mineurs et 26 femmes, dont deux étaient enceintes.

A noter qu’en raison de leur situation irrégulière, plusieurs des migrants ne pouvaient accéder aux autorisations exceptionnelles de déplacement. Selon le Conseil, cela a également joué un rôle dans le nombre important de migrants arrêtés depuis que l’état d’urgence a été décrété.

Par Fayza Senhaji
Le 27/03/2022 à 20h35