Établissements français du Maroc (OSUI): emploi du temps allégé, cours inexistants, mais facture salée… pas question

Le lycée Louis Massignon, à Casablanca. 

Le lycée Louis Massignon, à Casablanca.  . DR

Les associations de parents d’élèves du réseau des établissements de l’Office scolaire et universitaire International (OSUI), au Maroc montent au créneau et réclament une prise en compte de la situation financière difficile dans laquelle se trouvent bon nombre de familles.

Le 19/05/2020 à 12h43

Si les établissements scolaires affiliés au réseau de l’AEFE, l’Agence pour l'enseignement français à l'étranger, mènent actuellement un bras de fer avec les parents d’élèves qui réclament un rabais des frais de scolarité du 3e trimestre, entre autres mesures, les établissements qui s’inscrivent dans le cadre de l’Office scolaire et universitaire international (OSUI-Mission laïque française), sont sujets aux mêmes tensions.

Dans une lettre adressée à Jean-Christophe Deberre, directeur général des établissements scolaires du réseau OSUI, le collectif indépendant des parents d’élèves qui s’est créé suite à la crise sanitaire générée par la pandémie du Covid-19 fait part des doléances des familles et réitère les revendications transmises dans des courriers antérieurs.

Travailler moins pour gagner tout autant? Les parents disent non!Dans ce courrier, des centaines de parents, par la voie de leur collectif, considèrent que «compte tenu de la situation sanitaire exceptionnelle que subit toute la communauté éducative et des difficultés économiques, de santé et de gestion quotidienne des tâches professionnelles et scolaires rencontrées par les familles», des mesures économiques «courageuses» et «à la hauteur de la crise actuelle» s’imposent.

Les parents justifient cette demande en pointant du doigt «les surcoûts importants assumés par les parents en termes de moyens logistiques mis en œuvre avec «l’enseignement à distance» et de coût horaire (allant de quatre à six heures par jour) pour assurer l’accompagnement de leurs enfants -de plus en plus difficiles à gérer du fait du confinement- ce qui entraîne un impact non négligeable sur leur activité professionnelle»

Une gestion quotidienne d’autant plus difficile dans le cas des familles nombreuses, laquelle devient presque ingérable quand les deux parents travaillent, rappelle-t-on également, sans oublier «les difficultés rencontrées par les familles, prises de court, dont les sources de revenus ont été subitement suspendues».

Les revendications des parents de l’OSUI et de l’AEFE sont identiques quant à la qualité de l’enseignement proposé. Ainsi, d’un côté comme de l’autre, on pointe du doigt l’insuffisance ou la mauvaise qualité des outils mis à disposition pour l’enseignement à distance et avant toute chose, on dénonce aussi un emploi du temps très light, dont les heures cumulées sont «très en dessous des emplois du temps en vigueur» et qui dans le cas des langues vivantes, en l’occurrence l’arabe, sont quasi inexistantes pour les classes de maternelle et de primaire.

Le constat est clair: «les établissements de l’OSUI ne peuvent donc plus rendre aux élèves le service stipulé dans le contrat qui les lie aux parents», décrète le courrier dans lequel les parents rappellent si besoin que ce «service payé par trimestre prévoit qu’on accueille l’élève dans l’établissement pour un certain nombre d’heures par semaine afin de fournir la totalité de l’enseignement». 

Les quatre mesures à mettre en œuvreAinsi, afin de ne pas rompre une «relation de confiance entre l’établissement et les parents d’élèves, alors même que ces derniers ont toujours fait preuve d’une grande solidarité envers l’établissement, en assumant ces dernières années de larges augmentations de frais de scolarité pour financer, entre autres, les investissements du réseau OSUI», plusieurs mesures sont exigées par les parents.

· Réduction de 50% des frais de scolarité du troisième trimestre (2019/2020) pour l’ensemble des familles, valable pour les futurs trimestres en cas de deuxième vague de confinement. «Les frais acquittés couvriront la totalité des charges réservées au salaire des personnels selon les chiffres publiés dans votre dernier rapport d’activité; sans compter les économies réalisées par la diminution des charges fixes suite à la fermeture de vos établissements au Maroc», détaille-t-on dans la lettre.

· Suppression des augmentations des frais de scolarité pour les cinq prochaines années. En effet, on considère que «les parents et familles ne seront pas en mesure d’honorer des engagements supplémentaires, au vu de la crise économique annoncée».

· Acquisition d’une solution de travail collaboratif et d’un enseignement à distance en parfaite adéquation avec les attentes des parents.

· Etablissement d’un avenant au contrat initial qui cadre «l’enseignement à distance», précisant les engagements des établissements OSUI en termes de continuité pédagogique et de contrepartie financière.

Si les établissements de l’OSUI consentent à cet accord, il est enfin stipulé que celui-ci «fera l’objet d’un mémorandum signé par les associations représentant les parents d’élèves».

Mais en attendant, les parents se disent contraints «de surseoir provisoirement au paiement des frais du troisième trimestre de l’année scolaire 2019/2020».

Par Zineb Ibnouzahir
Le 19/05/2020 à 12h43