Entrepreneurs d’ailleurs. Ep1. Mamadou Soumaré, l’homme qui fait découvrir le Maroc aux touristes sénégalais

Mamadou Soumaré, entrepreneur sénégalais spécialisé dans le tourisme au Maroc.

Le 07/08/2023 à 19h34

VidéoPlusieurs ressortissants subsahariens s’activent dans divers domaines au Maroc. A travers cette série de reportages estivale, Le360 vous fait découvrir ceux d’entre eux qui opèrent dans le tourisme, l’hôtellerie, le divertissement et la gastronomie. Pour ce premier épisode, nous sommes allés à la rencontre de Mamadou Soumaré, qui fait découvrir le Maroc aux touristes et résidents sénégalais à travers son entreprise lancée en 2020.

Faire découvrir aux touristes sénégalais les richesses du Maroc, c’est le défi que s’est lancé Mamadou Soumaré. Depuis décembre 2020, ce Sénégalais a lancé sa propre entreprise pour relever ce challenge. «J’avais l’habitude, par le biais de proches, d’aider des gens venus du Sénégal ou d’autres pays à visiter le Maroc, de façon désintéressée. L’idée m’est venue de créer ma propre entreprise pour formaliser ces services, vu l’énorme potentiel touristique du Maroc», confie-t-il, interrogé par Le360.

C’est donc en pleine période de Covid que cet entrepreneur de 50 ans, installé au Maroc depuis 2012, a décidé de formaliser ses activités en fondant «Souma Tourisme», dont le nom est composé d’une partie de son nom de famille et qui signifie aussi «ma structure» en wolof (dialecte le plus parlé au Sénégal). «L’objectif, c’est de créer un sentiment d’appartenance chez mes clients, que je considère comme des membres de ma famille», explique-t-il.

Concrètement, il s’agit d’une plateforme numérique qui propose différents services aux clients. De la billetterie à l’organisation d’excursions dans les villes touristiques, notamment durant l’été et l’hiver. «Nous proposons la vente de billets d’avion à travers un système de sous-traitance avec des compagnies marocaines ou sénégalaises. Nous achetons aussi souvent des billets en ligne sur leurs plateformes que nous revendons à nos clients.»

Tourisme religieux

Souma Tourisme est également actif dans le tourisme religieux, à travers l’organisation de voyages (ziarras) pour des pèlerins sénégalais, durant la célébration du Maoulid ou de la Nuit du destin (Laylatoul Qadr). «Beaucoup de nos compatriotes, principalement les disciples de la confrérie Tidiane, effectuent régulièrement des ziarras dans la ville de Fès. Nous leur avons donc proposé nos services pour mieux organiser leur séjour au Maroc, et particulièrement dans cette ville spirituelle», explique Mamadou Soumaré.

Outre les touristes, notre entrepreneur s’intéresse aussi aux ressortissants sénégalais établis au Maroc et leurs familles, en leur proposant des visites dans des villes touristiques du Royaume, en fonction de leurs budgets. Ces services ont été mis en place après avoir constaté que bon nombre de ces compatriotes, principalement les travailleurs, n’ont pas visité beaucoup d’endroits au Maroc.

«Le planning très chargé, particulièrement pour ceux travaillant dans les centres d’appels, et une idée arrêtée sur la cherté du voyage dissuadent certains», poursuit Mamadou Soumaré, se félicitant du fait que son entreprise a permis à plus d’une centaine de ses compatriotes de visiter Marrakech, Tanger ou encore Ifrane.

Après trois ans d’existence, notre interlocuteur estime que le bilan de sa société est en demi-teinte. La pandémie de Covid-19 et certains soucis sanitaires personnels ont impacté ses activités. «Les trois premières années nous ont permis d’asseoir la structure avec nos propres moyens et d’avoir plus de visibilité sur les opportunités du secteur au Maroc. Maintenant, nous allons essayer d’obtenir des financements et un accompagnement auprès des structures marocaines, pour développer nos activités», assure-t-il.

Les objectifs de Mamadou Soumaré durant les trois prochaines années: disposer d’un bureau à Casablanca, recruter des collaborateurs et étendre ses services dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne, pour faire découvrir davantage les magnifiques paysages touristiques du Maroc.

Par Elimane Sembène et
Le 07/08/2023 à 19h34