Après des années de sécheresse, le lac Bir Sudan, niché au cœur du Rif, entre Bab Berred et Issaguen, dans la commune de Tamorot, vient de retrouver toute sa splendeur. Grâce aux fortes précipitations de ces derniers jours, cette étendue d’eau, longtemps disparue, est aujourd’hui totalement submergée, offrant un spectacle grandiose. Recouverte en plus d’une épaisse couche de neige, elle est devenue une destination prisée des randonneurs et des amateurs de paysages hivernaux.
Le lac, niché dans une forêt dense entre «Bab El Arz» et «Bab Essom», se trouve à une vingtaine de kilomètres de Bab Berred, sur la route nationale n°2 menant à Issaguen dans la province d’Al Hoceïma. Autrefois oublié, il est aujourd’hui méconnaissable. Les eaux limpides débordent sur plusieurs centaines de mètres, créant une vaste étendue miroitante où se reflètent les cèdres enneigés.
Avec la chute brutale des températures à -4°C, la surface du lac a gelé, transformant l’eau en patinoire. Un spectacle féérique qui n’a pas tardé à attirer les premiers curieux, amateurs de nature et de photographie. Dans cette région du nord du Maroc, habituée à des hivers secs ces dernières années, la redécouverte de ce lac endormi suscite une émotion particulière.
«Cette région montagneuse de Bab Berred est connue pour ses précipitations, qu’elles soient pluviales ou neigeuses. Mais cela faisait cinq ans que nous n’avions pas connu un tel épisode», déclare Abdelmjid Aharez, acteur associatif dans la région.
Les dernières pluies et neiges ont redonné vie au lac Bir Sudan
à Bab Berred dans le Rif. (S.Kadry/Le360). le360
«Aujourd’hui, grâce aux récentes chutes de neige et de pluie, la nature reprend ses droits», continue-t-il. «Plusieurs puits et sources naturelles, qui s’étaient asséchés ces dernières années, ont retrouvé leur eau. Certains ruisseaux que nous avions presque oubliés coulent à nouveau, formant même de petites cascades», partage-t-il émerveillé.
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Tout autour, les montagnes du Rif se parent d’un manteau blanc, offrant un terrain de jeu idéal aux amateurs de randonnée et d’escalade. Les plus audacieux s’attaquent aux sommets qui flirtent avec les 2.000 mètres d’altitude, tandis que d’autres se contentent d’admirer le panorama, fascinés par un paysage digne de cartes postales.
«C’est une réelle opportunité pour notre tourisme local. Peu de gens savent que Bab Berred peut rivaliser avec des destinations comme Ifrane», conclut-t-il. En quelques jours, Bir Sudan est redevenu un joyau du Rif, rappelant aux habitants la beauté sauvage et imprévisible de leur terre.
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