La rentrée scolaire 2025 s’annonce particulièrement contraignante pour de nombreuses familles marocaines, confrontées à des frais scolaires en forte hausse dans les établissements privés à programmes étrangers. Ces écoles, réputées pour la qualité de leur enseignement et leur ouverture internationale, restent très prisées, mais leur coût devient un enjeu financier majeur, relève le quotidien Les Inspirations Éco. Qu’il s’agisse des réseaux français de l’AEFE, des écoles de l’OSUI, des missions espagnoles ou des institutions américaines, les écarts de tarifs sont considérables.
Au-delà des chiffres, c’est une inquiétude commune qui traverse les familles: la scolarité internationale pourrait se transformer en un privilège réservé à une minorité. Le réseau AEFE, pilier historique de l’enseignement français dans le Royaume, pratique une tarification différenciée selon la nationalité des élèves.
À Casablanca, un élève français en primaire paie 37.400 dirhams, contre 45.900 dirhams pour un élève étranger. Au lycée Lyautey, la facture atteint 44.200 dirhams pour les Français et 55.600 dirhams pour les autres nationalités. Les droits de première inscription varient entre 25.000 et 30.000 dirhams, avec des réductions pour les fratries et une gratuité à partir du troisième enfant. Dans certaines filières, notamment les classes préparatoires ou les BTS à Rabat et Tanger, les frais peuvent grimper entre 56.700 et 74.700 dirhams, reflétant une montée en gamme progressive, apprend-on.
Le réseau OSUI, géré par la Mission laïque française, propose des tarifs encore plus élevés: à Casablanca et Rabat, les frais annuels dépassent 73.000 dirhams au lycée, avec des droits d’inscription de 50.000 dirhams par enfant. Certaines écoles, comme Jean Charcot à El Jadida, présentent des coûts plus modérés (43.000 à 48.000 dirhams selon le niveau), mais la tendance reste à la hausse.
L’École française internationale de Casablanca illustre cette politique tarifaire ambitieuse: le droit de première inscription atteint 45.000 dirhams, non remboursable, et les frais annuels varient de 52.500 dirhams en maternelle à 69.000 dirhams au lycée. Les établissements américains se caractérisent par des coûts particulièrement élevés.
À la Casablanca American School, l’admission implique un droit de 50.000 dirhams pour le premier enfant, puis 40.000 et 30.000 pour les suivants. Les frais annuels vont de 88.678 dirhams en maternelle à 158.054 dirhams au lycée, avec un tarif «corporate» pouvant atteindre 176.292 dirhams, écrit Les Inspirations Éco. Un «facility fee» de 5.000 dirhams s’ajoute chaque année, et le règlement impose des échéances strictes. Tout retard entraîne des pénalités progressives pouvant aller jusqu’à la suspension de l’élève.
À la George Washington Academy, la logique est similaire: inscription de 40.000 dirhams pour les deux premiers enfants, 20.000 pour le troisième, et frais annuels entre 91.700 dirhams en maternelle et 163.800 dirhams au lycée, sans compter les frais annexes (dossier, transport, déjeuner, club des parents).
Parmi les options internationales, les missions belge, espagnole et italienne représentent des alternatives plus accessibles. La mission belge applique un droit d’inscription initial de 30.000 à 40.000 dirhams selon le niveau, avec un minerval annuel de 47.060 dirhams en maternelle à 68.580 au secondaire supérieur, peut-on. encore lire. La mission espagnole reste la plus abordable. L’année scolaire coûte 14.985 dirhams à Casablanca et Rabat, et environ 13.400 dirhams dans des villes comme Nador, Tanger ou Larache, avec des frais additionnels de 3.169 dirhams par matière dans certains cas. La mission italienne propose des droits de première inscription de 6.000 dirhams et des frais annuels de 22.000 dirhams en maternelle à 35.000 au lycée scientifique.
Cette comparaison illustre l’ampleur des écarts. Inscrire un enfant dans une école espagnole peut coûter dix fois moins cher que dans une école américaine. Pour une famille avec deux enfants, la facture annuelle peut ainsi varier de 30.000 à plus de 300.000 dirhams selon l’établissement choisi. L’éducation privée internationale dans le Royaume devient ainsi un véritable marqueur social: un investissement stratégique pour certains, un luxe difficilement soutenable pour d’autres.








