Plus de la moitié des Marocains préfèrent combiner télétravail et présentiel. C’est ce qui ressort des résultats de l’enquête menée en novembre 2021 par l’agence Rekrute auprès de 2.709 salariés marocains.
Au cours du second semestre 2020, dans un contexte marqué par la pandémie du Covid-19, les entreprises marocaines ont été obligées d’appliquer le télétravail. Certaines d’entre elles l’ont maintenu jusqu’à aujourd’hui. Comment les salariés marocains perçoivent-ils réellement le télétravail? Se sentent-ils bien outillés pour exercer efficacement leurs tâches et monter en productivité, à distance? Sont-ils prêts à perpétuer l’expérience, post-Covid-19? L’enquête répond à ces questions.
Les entreprises marocaines semblent avoir accueilli à bras ouverts le télétravail. Aujourd’hui, 62 % de celles œuvrant principalement dans le secteur des centres d’appel, de l’informatique, de la banque, de l’automobile, de la comptabilité et du BTP, appliquent le télétravail.
Ceci est loin d’être une initiative unilatérale. En effet, 72% des télétravailleurs admettent avoir opté pour ce mode de fonctionnement volontairement, marquant ainsi le début d’une révolution. La majorité écrasante (81%) pense qu’il est plus facile de travailler à distance par rapport à l’année dernière.
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Une préférence qui s’est confirmée davantage grâce au gain en productivité constaté. 71 % des salariés marocains en télétravail déclarent être plus productifs et 80 % des participants à cette enquête, qui font des réunions à distance, pensent que ces dernières sont plus efficaces que les réunions physiques.
Néanmoins, 57 % se plaignent des difficultés techniques qui, parfois, peuvent être source de démotivation et de baisse de productivité.
Cette contradiction engendre plusieurs questions: les patrons arrivent-ils à juger avec certitude l’efficacité du télétravail? Sont-ils conscients de leur devoir de fournir de meilleures conditions de travail à distance à leurs employés? Considèrent-ils au moins l’accompagnement de leurs équipes pour améliorer les méthodes de travail, après plus d’une année de travail à distance?
La mauvaise connexion internet et l’inadaptation des outils de travail représentent les deux facteurs clés qui font que les salariés, travaillant à distance, se sentent moins productifs.
Par ailleurs, 23% déclarent qu’ils utilisent leur propre matériel. Des données clés qui reflètent le manque d’outils et de moyens informatiques et techniques pour assurer une expérience de télétravail qui répond aux attentes des deux parties: employeurs et salariés.
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Malgré toutes ces difficultés, 57% des salariés marocains préfèrent le mode de travail hybride, dont 25% préfèrent travailler uniquement à distance. 72% des personnes en télétravail sont allés jusqu’à aménager un espace dédié chez eux, chose qui montre à quel point ils se sont bien accommodés à ce mode de travail et qu’ils ont l’intention de s’y investir dans le futur.
Cela serait principalement dû au fait qu’ils y perçoivent de multiples avantages: un gain de temps, un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle, la réduction du stress et de la fatigue et un gain de productivité. Interrogés sur leur niveau de satisfaction, 67% des télétravailleurs sont satisfaits du télétravail, dont 25 % vont jusqu’à la décrire comme «extraordinaire». En revanche, un tiers d’entre eux en gardent un goût amer.
Ainsi, le télétravail paraît loin d’être parfait ou de convenir à tous. Le débordement du temps de travail sur la vie personnelle est l’inconvénient principal. En creusant davantage, des inconvénients liés au management font surface: le manque de reconnaissance, une charge de travail plus importante et le management à distance.
Pour rappel, face au risque de propagation rapide du variant Omicron, le wali de la région Casablanca-Settat, Said Ahmidouch a suggéré aux employeurs de recourir au travail à distance au moins trois fois par semaine.