Les contours du programme d’aides sociales directes se précisent enfin. Se tenant droit dans l’hémicycle, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a révélé, ce lundi 23 octobre, les détails de ce projet qui, attendu par le plus grand nombre des citoyens, promet d’être un pivot pour 60% des familles marocaines qui, à ce jour, ne sont pas couvertes par les régimes de sécurité sociale et qui répondent aux critères de ciblage après leur inscription au Registre social unifié (RSU).
Ce programme de soutien social direct, qui sera lancé à partir du 30 décembre de cette année, cible, selon Aziz Akhannouch, deux catégories principales: les familles avec enfants de moins de 21 ans et celles sans enfant ou avec des enfants adultes (plus de 21 ans) en situation de pauvreté ou de vulnérabilité. Il vise à renforcer le filet de sécurité sociale et dynamiser le pouvoir d’achat des bénéficiaires.
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Concrètement, ce programme offre trois principales mesures de soutien. D’emblée, les familles avec des enfants en dessous de 21 ans bénéficieront d’une allocation mensuelle modulée selon l’âge de l’enfant. Pour les enfants de moins de 5 ans, cette allocation sera progressivement augmentée. Chaque enfant de moins de cinq ans bénéficiera ainsi de 200 dirhams dès décembre 2023, 250 dirhams en 2025 et 300 dirhams à partir de 2026. Pour les familles ayant plus de trois enfants, une aide supplémentaire de 36 dirhams sera attribuée pour les quatrième, cinquième et sixième enfants.
Quant aux enfants en âge de scolarité, ils bénéficieront du même soutien financier entre 6 et 21 ans, tandis que ceux en situation de handicap recevront 300 dirhams jusqu’à fin 2024 et 400 dirhams à partir de 2026. En outre, dans la continuité du programme «Daâm», un soutien spécifique sera accordé aux enfants des femmes veuves: 350 dirhams par mois jusqu’à fin 2024, 375 dirhams en 2025 et 400 dirhams à partir de 2026. La valeur de ces allocations diminuera si les enfants concernés abandonnent l’école.
Une prime de naissance instaurée
Le deuxième volet du programme concerne les familles sans enfant ou avec des enfants adultes de plus de 21 ans, en particulier celles qui ont des personnes âgées à charge. Ces familles recevront une allocation mensuelle de 500 dirhams à partir de fin décembre 2023. Enfin, la troisième mesure consiste en une prime de naissance de 2.000 dirhams pour la première naissance et 1.000 dirhams pour la deuxième.
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Dans son discours adressé le 13 octobre au Parlement, à l’occasion de l’ouverture de la première session de la troisième année législative de la onzième législature, le roi Mohammed VI avait, rappelons-le, annoncé l’activation, dès la fin de cette année, de ce programme d’aides sociales directes.
Il s’agit pour le Souverain de la concrétisation «des valeurs de solidarité sociale que les Marocains portent dans leur ADN». L’impact escompté de cette mesure est colossal. Plus qu’une simple assistance financière, il s’agit surtout d’un levier pour rehausser le niveau de vie des familles, combattre la pauvreté, et améliorer les indicateurs de développement social et humain.
Le Roi avait appelé à une mise en œuvre efficace, transparente et équitable de ce programme. Insistant sur l’importance des nouvelles technologies et du RSU pour garantir une distribution adéquate de l’aide, il avait exhorté le gouvernement à assurer une bonne gouvernance du projet.