En chiffres, explications sur la hausse des cas de Covid-19 au Maroc: pourquoi il ne faut pas s’en inquiéter

L’Institut Pasteur du Maroc (IPM) met en œuvre son expertise dans la prévention du coronavirus.

L’Institut Pasteur du Maroc (IPM) met en œuvre son expertise dans la prévention du coronavirus. . MAP

Les hausses conséquentes des cas confirmés positifs au Covid-19 au Maroc ces derniers jours, établis à 2.528 ce vendredi 17 avril, tiennent essentiellement à l'augmentation de la cadence des tests de dépistage. En voici la preuve, et les explications, en chiffres.

Le 17/04/2020 à 11h02

Près de 245 nouveaux cas d'infection au nouveau coronavirus ont été confirmés entre hier, jeudi 16 avril, à 18 heures, et ce vendredi 17 avril à 10 heures, alors que 259 nouvelles contaminations confirmées la veille à la même période… Ces bilans sur les cas testés positifs au Covid-19 sont en nette augmentation ces derniers jours. Faut-il s’en inquiéter pour autant?

Nullement, assurent tant les responsables de la santé publique au Maroc que des experts. La raison de ces hausses successives est bien simple: elle tient à l’élargissement des tests de dépistages, désormais menés non plus dans trois laboratoires d'analyses, comme au début de la propagation du coronavirus au Maroc, mais dans une dizaine d’entités habilitées par le ministère de la Santé.

A ce vendredi, 10 heures, le nombre des dépistages effectués a atteint 12.253 (dont 9.995 confirmés négatifs au coronavirus). Hier, jeudi 16 avril, à la même heure, ces tests réalisés étaient au nombre de 11.433 et la veille, mercredi, au nombre de 10.392.

A titre de comparaison, vendredi 10 avril dernier au matin, soit il y a une semaine, le nombre des tests effectués en laboratoire ne dépassait pas les 6.854, soit un peu plus de la moitié de ce qui a été réalisé à aujourd’hui.

Le nombre des dépistages a donc doublé en l’espace de sept jours. A titre de précision, les cas confirmés positifs il y a une semaine, à la même heure, étaient de 1.431 (contre 2.528 ce matin).

Ce qu'il faut donc comprendre, c'est que si le nombre des tests a pratiquement doublé en une semaine, celui des cas confirmés a été d’une moindre importance.

La situation demeure sous contrôle, assurent nos sources. Un contrôle renforcé par le fait que les six CHU (Centres hospitaliers universitaires) que compte le royaume se sont dotés d’unités et d’équipements dédiés au dépistage du coronavirus. A ceux-là s’ajoutent notamment l’hôpital militaire de Meknès, deux cliniques à Casablanca et l’hôpital régional d’Agadir, de quoi soulager l’Institut Pasteur de Casablanca, l’Institut national d’hygiène de Rabat et l’hôpital militaire Mohammed V de la capitale, les seuls établissements auxquels incombaient de conduite ces tests de dépistage du Covid-19 aux débuts de la propagation du coronavirus dans notre pays.

Autre indicateur positif, celui de la capacité du Maroc à prendre en charge et soigner les personnes atteintes du Covid-19. Le nombre des décès enregistrés à hier, jeudi 16 avril, et depuis l'annonce du patient zéro au Maroc, le 2 mars 2020, est de 133. Le taux de létalité (soit le nombre de patients décédés par rapport au total des personnes contaminées) s’établit autour 5,6% dans notre pays. Ce taux, qui se situe dans une moyenne mondiale relativement basse, démontre que le dispositif sanitaire décidé au Maroc, ainsi que les mesures proactives qui ont été prises, se sont révélées efficaces. A titre de comparaison, le taux de létalité en Algérie se situe autour de 15,5% (il s'agit du taux le plus élevé au monde), et autour de 10% en Espagne, 13% en Italie et 3,3% en Chine (pays très fortement soupçonné d'avoir menti sur le nombre de morts).

Il convient enfin de signaler que l’Etat marocain a fait le choix de tester seulement les personnes présentant des symptômes du Covid-19. En cas de test positif, le dépistage est élargi systématiquement à leur entourage.

Par Tarik Qattab
Le 17/04/2020 à 11h02