Embouteillages chroniques à Agadir: le retard du périphérique nord paralyse la mobilité estivale

Le périphérique nord-est d'Agadir, engorgé par la circulation.

Revue de presseLe retard pris dans la réalisation du troisième tronçon du périphérique nord-est d’Agadir accentue la saturation du trafic entre la ville et ses communes limitrophes. Chaque été, des milliers d’automobilistes se retrouvent piégés des heures dans les bouchons pour rallier les plages et la station balnéaire de Taghazout Bay. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 18/08/2025 à 19h05

Chaque été, le même scénario se répète au nord d’Agadir: embouteillages monstrueux, trajets interminables, et vacanciers excédés. La raison? Le retard pris dans la réalisation du troisième tronçon du périphérique nord-est, censé désengorger la circulation et relier directement l’aéroport et la station balnéaire de Taghazout Bay.

Un retard,qui pèse lourdement sur les habitants, le tourisme dans le Royaume et l’image de la ville, à l’approche d’événements sportifs d’envergure internationale, tels que la Coupe du monde en 2030, indique le quotidien Al Akhbar dans son édition de ce mardi 19 août.

Lancé en 2020, le projet du périphérique nord-est d’Agadir avait suscité de grands espoirs. Les deux premiers tronçons, désormais ouverts à la circulation, ont effectivement permis de réduire le temps de trajet entre l’aéroport Al Massira et le centre d’Agadir.

Mais le troisième tronçon, long de 15 km seulement et pourtant vital, n’a jamais vu le jour. Prévu pour relier directement Agadir à la station touristique de Taghazout Bay, il devait fluidifier la circulation, contourner les zones les plus congestionnées et, surtout, réduire de moitié la durée du trajet vers la côte nord.

Les partenaires signataires s’étaient engagés à financer sa réalisation dès la livraison des deux premiers tronçons, une promesse qui reste aujourd’hui lettre morte, a-t-on libellé. En l’absence de ce maillon essentiel, la route nationale reliant Agadir à Essaouira demeure l’unique accès vers Taghazout, Aourir, Tamri et Imssouane.

Or, cet axe supporte déjà une pression intenable. Plus de 30.000 véhicules y circulent chaque jour en été, écrit Al Akhbar. Aux heures de pointe, parcourir quelques kilomètres entre le centre-ville et la commune de Taghazout peut prendre plus de deux heures.

Les vacanciers, contraints d’affronter des ralentissements incessants, modifient leurs habitudes. Certains prennent la route à l’aube, d’autres renoncent tout simplement à fréquenter les plages du nord. «Pour aller à Imourane ou à Taghazout, il faut parfois trois heures aller-retour pour une distance de quelques dizaines de kilomètres seulement», confie un automobiliste excédé. Résultat: frustration, perte de temps, hausse de la consommation de carburant et usure psychologique des usagers.

Ce problème chronique ne concerne pas uniquement les habitants et estivants. Il impacte directement l’économie d’Agadir et de sa région. Taghazout Bay, fleuron du tourisme balnéaire marocain, concentre de nombreux hôtels classés et attire chaque année une clientèle nationale et internationale.

Pourtant, l’expérience des visiteurs se dégrade dès qu’ils quittent Agadir pour rejoindre la station. «Les infrastructures routières doivent être au niveau des ambitions touristiques. On ne peut pas promouvoir une destination haut de gamme et laisser les vacanciers coincés des heures dans les bouchons», relève un opérateur hôtelier local.

Les conséquences sont multiples: baisse de l’attractivité, risques d’annulations de séjours, image ternie pour une région qui mise sur le tourisme comme moteur de développement.

La question devient encore plus pressante alors qu’Agadir se prépare à accueillir des compétitions continentales et mondiales de football, note le quotidien. Plusieurs délégations et supporters seront logés dans les hôtels de Taghazout Bay, alors que le stade des matchs se situe à Agadir. Sans solution rapide, les déplacements risquent de virer au casse-tête logistique.

Experts et acteurs locaux plaident donc pour une accélération urgente de la réalisation du tronçon manquant, mais aussi pour l’élargissement de la route nationale entre Agadir et Essaouira. Faute de quoi, les embouteillages chroniques risquent de devenir un handicap structurel, bien au-delà de la saison estivale.

À travers ce dossier, c’est toute la question de la planification urbaine et touristique d’Agadir qui est posée. La ville, appelée à devenir une destination internationale de premier plan, ne peut se permettre un déficit d’infrastructures de mobilité.

En attendant, chaque été, se répète le même rituel: files interminables de voitures sous un soleil brûlant, familles résignées à patienter des heures pour quelques kilomètres, et une région au potentiel immense limitée par l’absence de ce simple tronçon de route.

Par La Rédaction
Le 18/08/2025 à 19h05