Au terme d’une garde à vue de 48 heures entamée le 24 octobre dernier, le rappeur El Grande Toto sera présenté ce mercredi 26 octobre devant le parquet. Pour rappel, cette garde à vue est justifiée par les besoins d’une enquête préliminaire diligentée par le parquet du tribunal correctionnel de Ain Sebaa.
Interdit de quitter le territoire national, le rappeur devra répondre de six plaintes déposées contre lui. A l’origine de ces plaintes, le journaliste Mohamed Tijini, les artistes Abdelouahab Doukkali, Moulay Ahmed Alaoui et Abdellah Essamy, ainsi qu’un agent de police de Casablanca.
Dans sa livraison du 26 octobre, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que les plaintes ont été déposées pour diffamation, injure, incitation et menaces de violence. A l’issue de sa comparution, l'artiste pourrait être placé en détention provisoire, poursuivi en état de liberté ou relâché.
Lors d’une conférence de presse tenue le 23 octobre, le rappeur a tenu à s’excuser auprès de «ceux qui se sont sentis offensés par les propos», qu’il avait récemment tenus lors d’un concert à Rabat. «Je présente mes excuses à la police, aux autorités et à tous ceux qui se sont estimés offensés», avait-il déclaré, en présence de son avocat.
«Si le rappeur le plus écouté et le plus populaire du continent a commis un acte réprimandé par la loi, nous respecterons évidemment la loi», écrit l’éditorialiste du quotidien Al Ahdath Al Maghribia. En revanche, poursuit-il, «s’il s’agit d’une volonté de l’éduquer ou de le discipliner, nous serions alors contraint de poser plusieurs questions».
«Se soumettre au courant takfiriste (...), qui dit qu’il est conservateur et qu’il porte atteinte à la morale des gens du pays, ne justifie pas de sacrifier un jeune qui s’est exprimé spontanément», peut-on lire encore dans l’édito du quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui ajoute qu’il existe plusieurs solutions pour clore le dossier.
Et l’éditorialiste de conclure: «El Grande Toto, Taha Fahssi de son vrai nom, un jeune marocain issu du quartier Benjdia, au cœur de Casablanca, a cru en son talent et a pu atteindre ce qu’il désirait. Cette guerre livrée contre lui pour le tuer et en finir avec lui paraît très stupide dans le Maroc de 2022».