Éducation nationale: le nouveau ministre rachète la paix sociale à coups d’heures sup’

Salle de classe (photo d'illustration)

Des élèves du cycle primaire, en cours dans leur salle de classe.. DR

Revue de pressePour faire taire les enseignants contestataires, Mohamed Saad Berrada, le nouveau ministre de l’Éducation nationale, leur a permis de délivrer des heures supplémentaires de cours dans des établissements privés, mais à quelques conditions. Une revue de presse d’Assabah.

Le 13/11/2024 à 20h03

Mohamed Saad Berrada, le nouveau ministre de l’Éducation nationale, a trouvé une solution pour préserver la paix sociale parmi les membres du corps enseignant, en les autorisant à travailler dans des établissements privés, annonce Assabah de ce jeudi 14 novembre.

Chakib Benmoussa, son prédécesseur, aujourd’hui Haut-commissaire au plan, leur avait quant à lui interdit de délivrer des cours dans ces établissements, parallèlement à leur enseignement dans les écoles rattachées au ministère de l’Éducation nationale, rappelle le quotidien.

Depuis son installation, le nouveau ministre passe le plus clair de son temps à apaiser les contestations dans l’ensemble du système éducatif public, laissées derrière lui par Chakib Benmoussa.

Cette récente décision, estime le quotidien, devrait permettre aux enseignants des établissements publics d’améliorer leurs revenus, et de mettre fin à leur mécontentement.

Assabah précise que Mohamed Saad Berrada vient à ce propos d’adresser une circulaire interne aux directeurs des Académies régionale d’éducation et de formation (AREF), ainsi qu’aux directeurs provinciaux et à l’ensemble des directeurs des établissements scolaires placés sous sa tutelle, pour les notifier de cette autorisation à destination des enseignants qui en feront la demande, parallèlement au travail qu’ils effectuent dans l’établissement public dans lequel ils enseignent.

Cette pratique, qui devient désormais un «acquis réglementé», selon l’expression employée par Assabah, son prédécesseur, Chakib Benmoussa, l’avait quant à lui interdite, la qualifiant même de «manquement au devoir professionnel».

Désormais, selon la note interne du nouveau ministre, les directeurs des établissements publics seront en charge de la gestion des demandes des enseignants désireux d’y recourir, tout en impliquant les établissements privés concernés.

Cette circulaire ministérielle précise aussi que les professeurs intéressés devront effectuer une demande à l’établissement auquel ils sont rattachés, et leur remettront un document notifiant la nature de leur contrat ponctuel conclu avec l’établissement privé dans lequel ils travailleront.

Ce document délivré par leur nouvel employeur doit comporter un ensemble d’informations sur cet établissement privé: sa dénomination, son adresse, et devra, en sus, mentionner la date du début de l’exercice de la mission de l’enseignant, de même que la nature de la discipline qu’il s’apprête à enseigner et le nombre d’heures de cours qui auront été convenus.

Ces demandes d’autorisation, centralisées par le directeur de l’établissement public, sont par la suite transmises à la direction provinciale du ministère de l’Éducation nationale, dont des fonctionnaires seront en charge d’étudier ces demandes, tout en prenant en considération l’avis émis par l’établissement.

Par ailleurs, la durée des cours dispensés dans des écoles privées par les enseignants qui exercent déjà leur fonction dans un établissement relevant du ministère de l’Éducation nationale ne devra pas, selon la circulaire ministérielle, dépasser un quota hebdomadaire de huit heures par professeur.

Selon Assabah, cette activité ne doit pas être exercée sans que les enseignants ne détiennent cette autorisation, et ne doit pas l’être dans un établissement privé non homologué par le ministère de l’Éducation nationale.

Une fois qu’elle leur est délivrée, cette autorisation ne permet aux enseignants d’exercer cette activité que dans un seul établissement privé.

Par ailleurs, précise le quotidien, le cycle d’étude et la discipline mentionnés dans ces contrats ponctuels doivent être similaires à ceux assignés aux enseignants dans leur établissement relevant du ministère de l’Éducation nationale.

Autres critères également imposés par cette circulaire: les professeurs concernés ne devront pas exercer cette activité lorsqu’ils se trouveront en congé pour cause de maladie, ou en congé de paternité ou de maternité.

Par ailleurs, la note ministérielle précise que le temps de déplacement des enseignants entre l’établissement relevant du ministère de l’Éducation nationale et l’école privée où ils délivreront des cours supplémentaires ne devra pas excéder une heure, de même que le cumul de leurs heures de travail dans les deux établissements ne devra pas dépasser un quota de six heures quotidiennes.

Par Amyne Asmlal
Le 13/11/2024 à 20h03