École de la deuxième chance ou le pari de la réintégration scolaire des jeunes

Soumia Benkhadra, présidente de l’association Chorouk, qui gère l'École Ibnou Baja, à Casablanca.

Le 28/10/2023 à 13h01

VidéoOpportunité unique pour offrir aux jeunes ayant abandonné leur parcours éducatif de retrouver le chemin de l’apprentissage, l’école de la deuxième chance prend le pari de la réintégration scolaire et accompagne les bénéficiaires vers un avenir meilleur. Reportage au coeur de l’école Ibnou Bajja, à Casablanca.

Une centaine d’élèves ont eu droit à une deuxième chance pour réintégrer le monde du savoir. À Casablanca, l’association Chourouk a pris en charge la réhabilitation et la gestion de l’école Ibnou Bajja, pour permettre aux victimes du décrochage scolaire d’aspirer à un avenir meilleur. En rejoignant les bancs de cette école, ces jeunes, souvent confrontés à des difficultés diverses, ont retrouvé une nouvelle possibilité de se former, d’acquérir des connaissances et de développer leurs compétences.

«J’ai quitté l’école l’année dernière et je me suis inscrit en filière électricité et BTP. Je me suis rendu compte que je pourrai mieux réussir ici qu’à l’école classique. Les professeurs se comportent avec nous comme des frères. Ils nous donnent beaucoup de conseils et nous dévoilent le secret du métier», a confié l’un des élèves du centre de formation lors d’un échange avec Le360.

Ces étudiants sont pleinement conscients de la valeur de cette seconde chance, qui leur permet de sélectionner la formation professionnelle qui correspond le mieux à leurs aspirations et les accompagne jusqu’à concrétiser leurs rêves. «Cette école m’a été recommandée par l’une de mes amies, qui a déjà étudié ici. Je suis très contente, les professeurs sont très compréhensifs et nous soutiennent. J’ai choisi la filière coiffure, c’est ce qui me passionne et j’espère pourvoir un jour ouvrir mon propre salon», témoigne une autre étudiante rencontrée sur place.

En quatre ans, le nombre d’étudiants est passé de 50 à plus de 90. Ils sont âgés de 14 à 20 ans, et choisissent entre les trois formations proposées à ce jour par l’établissement: Électricité et BTP, Coiffure et esthétique ou Tapisserie. Au cours de leur cursus, l’accent est mis sur la remise à niveau des compétences des élèves, sans se limiter strictement aux formations professionnelles. Ainsi, les matinées sont consacrées à des cours de langues (arabe, français et anglais) et d’informatique, alors que les après-midi sont réservés aux formations professionnelles.

«Nous avons commencé à travailler sur ce projet depuis 2019. Nous avons élaboré progressivement les formations et commencé à accueillir les étudiants petit à petit. Nous sommes très fiers des résultats que nous réalisons. Certains de nos étudiants trouvent un emploi directement à l’issue de leur formation, d’autres préfèrent approfondir leurs acquis», a expliqué de son côté, Soumia Benkhadra, présidente de l’association Chorouk. Et d’ajouter: «Dès qu’ils rejoignent l’école, nous travaillons sur la mise à niveau de leurs compétences, parce que souvent, ils ont passé plusieurs mois à ne suivre aucune formation avant d’arriver chez nous».

Par Fatima El Karzabi et Said Bouchrite
Le 28/10/2023 à 13h01