Drame du petit Rayan: la prolifération des puits clandestins pourrait faire tomber des têtes

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Revue de presseKiosque360. Le tragique accident du petit Rayan a braqué les feux des projecteurs sur le phénomène de la prolifération des puits dans la région. En effet, nombre d'entre eux ne sont pas réglementaires, ou ont été autorisés dans des circonstances floues. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 06/02/2022 à 19h59

La fin tragique du calvaire du petit Rayan, resté coincé 5 jours dans un puits de 32 mètres dans lequel il était tombé accidentellement, ne clôt pas pour autant le dossier. Des responsables risquent gros après cette affaire qui a braqué les projecteurs sur un phénomène dont on ne parle pas assez, la prolifération des puits clandestins et non sécurisés.

Dans son édition du lundi 7 février, Assabah écrit que ce drame met un ancien gouverneur de la province de Chefchaouen au-devant de la scène. Il serait responsable, dans cette région, de la prolifération de ces puits qui profitent aux barons de la drogue.

Citant des sources locales, le quotidien souligne que l’accident du petit Rayan n’est pas le premier du genre dans cette province. Plusieurs personnes sont déjà tombées dans ce type de puits par le passé, mais ces accidents n’ont pas été aussi médiatisés que celui du petit Rayan. Les sources du journal citent, en exemple, le cas de deux membres d’une même famille morts dans un accident semblable, il y a un an.

C’est pourquoi ces mêmes sources prédisent l’ouverture, très prochainement, d’une enquête du ministère de l’Intérieur pour faire la lumière sur le phénomène de la prolifération de ces puits, dont certains ont même été autorisés au profit de barons de la drogue dans des circonstances pour le moins floues.

Cette enquête pourrait pointer du doigt un ancien gouverneur qui, selon les sources d’Assabah, faisait remonter au ministère de l’Intérieur des rapports ne reflétant pas la réalité sur le terrain, puisqu'ils n'indiquaient pas le nombre réel des puits creusés un peu partout dans la région. Plus de 2.600 seraient actuellement recensés, et ce en dépit des efforts de l’actuel gouverneur sous les directives duquel plusieurs puits non réglementaires ont déjà été condamnés.

A ce sujet, Assabah rapporte que ces puits servaient principalement les barons de la drogue qui les utilisaient pour la culture du Kif. Certains, cependant, avaient été autorisés pour l’arrosage d’arbres ou de plantations fruitières. C’est en tout cas ce qu'aurait prouvé une enquête récente qui a motivé la destruction des puits soupçonnés de servir à des trafics illégaux. L’actuel gouverneur a même été vu plusieurs fois sur le terrain pour superviser la destruction, malgré la pression qu'exerçaient sur lui certaines parties locales.

Par Fayza Senhaji
Le 06/02/2022 à 19h59