Une vaste opération de fraude fiscale. D’après les sources du quotidien Assabah, qui relaie l’information dans son édition du 21 mai, des importateurs sont parvenus à mettre la main sur de grands montants, en manipulant leurs déclarations déposées auprès de l’Administration des douanes et des impôts indirects.
Cette dernière a identifié plusieurs sociétés, actives ces quatre dernières années, dans l’import de tonnes de tissus, avant de disparaître des radars de l’administration des douanes. Après avoir arrêté toute activité, aussi bien l’import que l’export des matières premières importées de Chine, ces sociétés ont été ensuite exonérées pour exporter leurs produits finis.
D’après les premiers éléments de l’enquête, ces individus ont importé des tonnes de tissus pour confectionner des vêtements en prêt-à-porter avant de les exporter vers des pays africains. Pour ce faire, ils ont utilisé des noms de sociétés de prêt-à-porter, qui ont servi finalement d’écran de fumée pour bénéficier de l’exonération fiscale, avant de les revendre avec des marges plus importantes.
D’après les sources du journal, ce sont les déclarations répétitives et semblables de ces sociétés avec leurs partenaires chinois qui ont soulevé des doutes auprès des agents de l’Administration des douanes et des impôts indirects, déclenchant ainsi une série d’audit des données communiquées par ces importateurs, ainsi que la nature des relations entre eux et leurs partenaires internationaux.
Toujours selon la même source, l’enquête a été menée conjointement par l’Administration des douanes et des impôts indirects et ses homologues africains et chinois. Elle a conclu que des opérateurs chinois avaient bel et bien exporté des tissus aux importateurs marocains concernés, tandis que les douanes de plusieurs pays africains ont déclaré n’avoir aucune trace de vêtements prêt-à-porter en provenance du Maroc.
Ainsi, les enquêteurs ont conclu que les tissus importés de Chine n’avaient pas été exportés vers l’Afrique ou ailleurs, mais avaient bien été revendus au Maroc, profitant ainsi de l’exonération fiscale pour maximiser les profits des importateurs.