Don d'organes au Maroc: encore du chemin à faire

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Revue de presseKiosque360. Le don d'organes reste, au Maroc, le parent pauvre du système de la santé publique. En témoigne cette liste nationale des donneurs de reins qui n'a pas réussi à dépasser le millier de personnes sur une population de 34 millions d'habitants.

Le 08/03/2016 à 23h35

Sur les trois dernières années, seules 194 greffes rénales ont été réalisées, alors que le sort de 154 malades, dont les cas sont extrêmement graves, restent suspendus à la générosité des donneurs de reins qui se font très rares, regrette le chef de la direction des hôpitaux au ministère de la Santé, Hassan Taraboulsi, dont les propos sont rapportés par Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce mercredi 9 mars.

Ce responsable a ainsi appelé les citoyens à faire don de leurs reins pour sauver des vies, précisant que le donneur doit être en vie. Hassan Taraboulsi déplore le fait que la liste nationale des donneurs de reins en possession des hôpitaux publics ne dépasse guère mille personnes. "C'est un nombre très insuffisant", a-t-il ajouté, relevant un déficit manifeste en matière de donneurs de reins et chiffrant les besoins immédiats à 18.000 reins.

A noter qu'au moins 3.000 personnes nécessitent, chaque année, des dialyses. Actuellement, près de 10.000 patients sont régulièrement sous dialyse, et seuls 200 d'entre eux ont pu bénéficier d'une greffe, souligne l'association REINS, une ONG marocaine de lutte contre les maladies rénales.

Selon d'autres statistiques publiées par le journal, seules douze opérations de greffe de foie ont été effectuées durant les trois dernières années, au Maroc. Les greffes pour guérir la surdité ont été limitées à 63 cas, celles de la cornée à 1.425 malades, alors que la transplantation de la moelle osseuse n'a profité qu'à 109 patients. "Malgré une législation solide et précise sur les dons et les greffes d'organes et en dépit d'une haute qualification des spécialistes marocains, les transplantations sont insuffisantes et désordonnées", a estimé Taraboulsi, regrettant que les campagnes de sensibilisation n'aient toujours pas atteint leurs objectifs.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 08/03/2016 à 23h35