Confrontés à une concurrence jugée déloyale et à des pratiques de distribution qui fragilisent leur activité, les libraires indépendants dénoncent, dans un communiqué, une marginalisation croissante. L’Association des libraires indépendants du Maroc (ALIM) appelle le ministère de tutelle à intervenir d’urgence pour sauver la profession et rétablir l’équité dans la distribution des manuels scolaires.
Selon l’ALIM, les libraires font face à plusieurs obstacles: concurrence directe des établissements privés qui commercialisent les manuels, multiplicité des programmes, opacité dans la gestion des fonds publics, accumulation des stocks invendus. À cela s’ajoutent le refus de certains distributeurs de livrer les libraires indépendants et la violation du taux de remise légal. Fixé à 20 %, ce taux ne dépasserait parfois pas 7 %, transformant l’activité en véritable casse-tête financier.
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«Le prix du manuel est de 4 dirhams. Ce qui nous laisse un bénéfice de 0,30 centime. C’est une vente à perte. Et une perte sèche en sachant que nous mettons à la disposition des acheteurs un sachet qui nous coûte 1,20 DH», explique Hassan Kamoun, président de l’ALIM, dans une déclaration pour Le360.
Face à cette crise, l’association formule plusieurs revendications: le respect strict du taux de remise de 20 %, l’intervention ferme du ministère de tutelle pour imposer cette règle aux éditeurs et distributeurs, ainsi qu’une réorganisation globale du circuit de distribution. Elle insiste également sur la nécessité d’assurer un accès équitable aux manuels, y compris dans les zones reculées, et dans les délais impartis.
L’ALIM va plus loin en appelant les libraires à ne pas mettre en vente, pour l’instant, les quelque 18 titres concernés destinés aux écoles pionnières de l’enseignement public. «Nous exhortons les libraires à attendre la réaction du département de tutelle avant de vendre ces manuels», souligne Hassan Kamoun.
Les libraires indépendants affirment leur détermination à défendre leurs droits à travers la concertation et l’action collective. Ils tiennent le ministère, éditeur de ces manuels, responsable de la dégradation du secteur et réclament des solutions urgentes pour préserver une profession jugée essentielle au développement culturel et éducatif du pays.
En dépit des difficultés, l’ALIM réaffirme sa volonté de contribuer à la relance et à la modernisation du métier de libraire, afin qu’il retrouve sa place et s’aligne sur les standards internationaux.







