L’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC) vient de lancer un appel d’offres portant sur la réalisation, dans un délai de 85 jours, d’une étude d’élaboration du plan stratégique de développement de la filière du cannabis licite.
Selon l’Agence, les opportunités de développement du cannabis médical et industriel au Maroc sont prometteuses, compte tenu des atouts dont dispose le Royaume (sol et climat propices, proximité d’un marché européen en plein essor, savoir-faire ancestral des agriculteurs traditionnels…) et des opportunités offertes par ce marché à l’international.
Un benchmark international et une analyse de la filière locale
Le prestataire qui sera sélectionné pour concevoir ce plan de développement devra ainsi réaliser une étude du marché international du cannabis médical et industriel, ainsi qu’une analyse du développement de la filière du cannabis licite au niveau national. Il devra également définir le positionnement global de la filière au Maroc.
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Concrètement, le prestataire est tenu de mettre sur pied un plan stratégique pour la filière du cannabis licite, qui précisera entre autres la définition et l’estimation des segments des marchés cibles, à l’export comme sur le marché local.
Il devra ensuite décliner cette stratégie générale pour chacun des maillons de la filière: culture et production, transformation et fabrication, commercialisation, import et export du cannabis et de ses produits destinés aux usages médical, pharmaceutique et industriel. L’ensemble s’accompagnera également d’une stratégie de promotion de l’investissement, ayant pour objectif de stimuler la croissance et l’extension de la filière du cannabis licite au Maroc.
Le consultant sélectionné devra aussi réaliser un programme d’action pour la mise en œuvre dudit plan. Il sera ainsi tenu de détailler, par segment de marché et pour chaque maillon de la filière, les axes stratégiques et leur déclinaison en mesures concrètes (liste des chantiers, priorités, départements et institutions impliquées, moyens nécessaires, calendrier, indicateurs de suivi....), en explicitant les objectifs attendus et les plans d’action à implémenter. Il proposera également un schéma d’organisation et de structuration de la filière, ainsi que les organes de pilotage et de coordination y correspondant.
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Il procédera enfin à l’élaboration d’un plan de communication, destiné à expliquer aux différentes cibles identifiées, sur le plan national et international, les principaux objectifs et dispositions dudit plan et assurer ainsi leur adhésion à l’ensemble du projet.
Une course contre la montre
Les projets de transformation du cannabis à usage médical et cosmétique s’accélèrent au Maroc. La première usine du genre, située dans la région de Bab Berred, dans la province de Chefchaouen, sortira bientôt de terre. Une initiative de la Coopérative Bio Cannat qui en a fait l’annonce le 5 mars dernier sur sa page Facebook.
La création, dans la foulée, de l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC) a donné un coup d’accélérateur au processus, avec l’annonce des premières licences de production. Et pour cause, c’est une véritable course contre la montre qui est lancée pour le secteur naissant. Et elle vaut son pesant d’or, puisque la multiplication des usines de transformation permettra au Maroc de tirer profit d’un marché mondial du cannabis légal en forte croissance, dont la valeur devrait atteindre les 114 milliards de dollars en 2028, contre 8,1 milliards de dollars en 2018.