Deux imams pour une même prière dans une seule mosquée

Le 7 août, des Casablancais avaient dû se séparer en deux groupes, dans une seule mosquée, pour accomplir la même prière !

Le 7 août, des Casablancais avaient dû se séparer en deux groupes, dans une seule mosquée, pour accomplir la même prière ! . DR

Revue de presseKiosque360. Des fidèles ont dû se séparer en deux groupes pour accomplir la même prière dans une seule mosquée à Imintanout. Il y avait un imam de trop !

Le 04/09/2014 à 06h45

Prophète, reviens, ils sont devenus fous! Eux, ce sont les imams. Et l’incident qui vient de se produire à Imintanout est loin d’être une nouveauté. Rappelez-vous : Pas plus tard que le 7 août, des Casablancais avaient dû se séparer en deux groupes, dans une seule mosquée, pour accomplir la même prière! Plus qu’un buzz, l’incident avait fait l’effet d’un "séisme". Un mois plus tard, une violente réplique a lieu à 140 kilomètres de Marrakech, plus précisément à Imintanout. "Deux imams séparent les fidèles en deux groupes pour accomplir la même prière dans une même mosquée", rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition de ce jeudi 4 septembre. Les faits remontent à la nuit du lundi 1er septembre. Récit : Il est 21h14 quand la voix du muezzin appelle à la prière d’Al Icha. Rush sur la mosquée du quartier Akni, fraîchement construite par l’un des notables de la région. Un acte de bienfaisance que les habitants n’ont pas manqué de bénir, yeux et bras levés vers le ciel. Amen. L’heureux mécène remet tout naturellement les clefs du lieu de culte au commun des fidèles, et s’en va sur la pointe des pieds pour ne pas faire de tapage autour de cet acte volontariste censé s’accomplir, comme le veut l’Islam, dans la discrétion la plus totale. Seul hic, il fallait trouver un imam. C’est fait. Les fidèles réunis en choisissent un, de commun accord. Que faut-il de plus ? Rien. A part -et c’est stupéfiant !- que l’imam choisi "démocratiquement" ne plaît pas assez à l’âme charitable.

Chassez l’intrus !

"Mais quelle ne fut la surprise des fidèles quand, jeudi dernier, le mécène est réapparu à la mosquée pour leur présenter un nouvel imam, en remplacement du premier", relate le correspondant d’Al Akhbar à Marrakech. Une décision qui n’était pas pour plaire aux prieurs, relève-t-il. Indignés par l’attitude du mécène devenu "trop visible", ils prennent contact avec "l’imam intrus pour lui signifier leur refus. Mis devant ses responsabilités, ce dernier obtempère et cède la place à son prédécesseur. L’histoire aurait pu s’arrêter à ce stade si le mécène n’était pas à nouveau intervenu, lundi 1er septembre, pour ordonner à "son" imam favori de diriger la prière d’Al Icha, contre le gré des prieurs. Devant le fait accompli, ces derniers ne se sont pourtant pas résignés. Résultat ? Il est pour le moins curieux : alors que "l’imam du mécène" dirigeait la prière, un grand nombre s’est détaché au fond de la mosquée pour accomplir la prière séparément sous la conduite du premier imam. Un fait jugé grave par les autorités locales, qui sont aussitôt intervenues afin de remettre les parties adverses dans le droit chemin.

Par Ziad Alami
Le 04/09/2014 à 06h45